Un peu d’humour, une bonne dose d’arrogance, et puis surtout, des questions sur le soldat et son devoir, tous deux symbolisés par l’image du mémorial d’Iwo Jima qui revient trois fois, trois longues fois, et comme terrain d’entente : une salle de tribunal. Un scénario sobre, intéressant. C’est le film que nous propose Rob Reiner en 1992. On est bien loin du léger Quand Harry rencontre Sally.
Au côté de l'avocat militaire – un rôle qui va bien au jeune Tom Cruise – désinvolte, arrogant, étranger au code militaire, se tient une Demi Moore rigide et consciencieuse. Un duo amical homme / femme un peu cliché d’où naissent cependant quelques traits d’humour. Face à eux, le grand Jack Nicholson, excellent, incarnant avec brio l’imposant et très respecté colonel Nathan R. Jessup. Le film aboutit à une confrontation magistrale, en un face-à-face intense entre les personnages de Jack Nicholson et de Tom Cruise fulminants. C’est LA scène du film : échange percutant et excellent jeu des deux acteurs, gros plans à l’appui. Cette séquence a d’ailleurs été imitée sur le petit écran, entre autres par la frivole série How I met your mother. La stratégie de l'avocat dans la manipulation psychologique qu'il met en place est excellente. Mais ce film ne marque pas seulement par cette stratégie, même si elle conduit au meilleur passage, mais aussi par les questions qu’il soulève.
Le film pose la question de l’honneur, de l’honneur du soldat, notion étrangère au jeune Kaffee dont la vie semble se réduire au baseball. Mais au contact des marines, il découvrira le sens de l’engagement et du devoir.
Le film pose aussi et surtout la question de la soumission : tout est-il permis à celui qui sert son pays et met en péril sa vie pour elle ? Certes, le colonel Jessup prend son petit-déjeuner à 300 mètres de 4000 Cubains entraînés à tuer, certes il tient un mur, certes il a porté les couleurs américaines à l’étranger tout comme le Colonel Markinson, mais est-ce que tout cela justifie pour autant ses actes ? La proximité d'un danger grave autorise évidemment des mesures exceptionnelles et provisoires, mais on peut légitimement se demander si l'imminence du péril a suffisamment de force pour justifier le mépris de la vie et les injustices ! L'excellent film L'honneur d'un capitaine traite également de cette confrontation inévitable mais néanmoins problématique entre la justice (et donc la morale) et l'impunité militaire.
Enfin, le sujet de l’obéissance à un supérieur est abordé. Un soldat obéit, exécute les ordres, mais si ceux-ci sont mauvais ? Les soldats ne sont-ils que des robots, ou des baïonnettes intelligentes? L'obéissance du soldat est-elle aveugle ou est-elle ordonnée (et donc soumise) aux idéaux qui commandent l'autorité elle-même ? Et de manière sous-jacente émerge une autre question, celle du rôle du bizutage dans la formation du caractère.
Bref, un film riche qui intéresse le spectateur du début à la fin.
Un peu d’humour, une bonne dose d’arrogance, et puis surtout, des questions sur le soldat et son devoir, tous deux symbolisés par l’image du mémorial d’Iwo Jima qui revient trois fois, trois longues fois, et comme terrain d’entente : une salle de tribunal. Un scénario sobre, intéressant. C’est le film que nous propose Rob Reiner en 1992. On est bien loin du léger Quand Harry rencontre Sally.
Au côté de l'avocat militaire – un rôle qui va bien au jeune Tom Cruise – désinvolte, arrogant, étranger au code militaire, se tient une Demi Moore rigide et consciencieuse. Un duo amical homme / femme un peu cliché d’où naissent cependant quelques traits d’humour. Face à eux, le grand Jack Nicholson, excellent, incarnant avec brio l’imposant et très respecté colonel Nathan R. Jessup. Le film aboutit à une confrontation magistrale, en un face-à-face intense entre les personnages de Jack Nicholson et de Tom Cruise fulminants. C’est LA scène du film : échange percutant et excellent jeu des deux acteurs, gros plans à l’appui. Cette séquence a d’ailleurs été imitée sur le petit écran, entre autres par la frivole série How I met your mother. La stratégie de l'avocat dans la manipulation psychologique qu'il met en place est excellente. Mais ce film ne marque pas seulement par cette stratégie, même si elle conduit au meilleur passage, mais aussi par les questions qu’il soulève.
Le film pose la question de l’honneur, de l’honneur du soldat, notion étrangère au jeune Kaffee dont la vie semble se réduire au baseball. Mais au contact des marines, il découvrira le sens de l’engagement et du devoir.
Le film pose aussi et surtout la question de la soumission : tout est-il permis à celui qui sert son pays et met en péril sa vie pour elle ? Certes, le colonel Jessup prend son petit-déjeuner à 300 mètres de 4000 Cubains entraînés à tuer, certes il tient un mur, certes il a porté les couleurs américaines à l’étranger tout comme le Colonel Markinson, mais est-ce que tout cela justifie pour autant ses actes ? La proximité d'un danger grave autorise évidemment des mesures exceptionnelles et provisoires, mais on peut légitimement se demander si l'imminence du péril a suffisamment de force pour justifier le mépris de la vie et les injustices ! L'excellent film L'honneur d'un capitaine traite également de cette confrontation inévitable mais néanmoins problématique entre la justice (et donc la morale) et l'impunité militaire.
Enfin, le sujet de l’obéissance à un supérieur est abordé. Un soldat obéit, exécute les ordres, mais si ceux-ci sont mauvais ? Les soldats ne sont-ils que des robots, ou des baïonnettes intelligentes? L'obéissance du soldat est-elle aveugle ou est-elle ordonnée (et donc soumise) aux idéaux qui commandent l'autorité elle-même ? Et de manière sous-jacente émerge une autre question, celle du rôle du bizutage dans la formation du caractère.
Bref, un film riche qui intéresse le spectateur du début à la fin.