La Palme d’or du Festival de Cannes a été décernée au docu-fiction Dheepan réalisé par Jacques Audiard, le fils du célèbre Michel. Hourra, un Français a gagné ! Mais l’année 2015 aura de cette façon récompensé des films à forte dimension sociale qui ont malheureusement beaucoup de mal à s’extraire du style documentaire. Que l’on se rappelle la bien triste Loi du marché (récompensée par la Palme du meilleur acteur) !
De grands blocs de béton ornent le « décor » central du film : une cité de la banlieue parisienne. Chaleureuse ambiance qui rappelle les bons films soviétiques du siècle précédent… Mais une histoire humaine va s’y dérouler. Celle de Dheepan, qui débarque sans rien, avec sa fausse famille sri-lankaise constituée uniquement pour le besoin d’obtenir des papiers. Dheepan et ses semblables fuient la guerre civile qui fait rage dans leur pays. Mais la terre d’accueil qui se présente à eux, la France des banlieues, ne se montre pas vraiment réceptive à leur souffrance : ils ont quitté la violence, ils vont la retrouver, au milieu d’autres minorités immigrées qui sont devenues la majorité dans cet endroit.
Le film est déséquilibré. La première partie se confond vraiment avec un documentaire : la caméra épaule suit benoitement les protagonistes reconstituant le parcours de réfugiés cherchant asile. Pas de vision critique, pas de regards croisés sur ces personnages ayant la même histoire à raconter et le même ressenti : une belle entorse à la règle d’or de l’écriture scénaristique sur l’alternance des points de vue !
La fiction se réveille maladroitement dans une moindre deuxième partie totalement emballée où le simple Dheepan va se ressouvenir de son passé de colonel dans l’armée des Tigres tamouls pour mettre fin à la loi de la jungle qui sévit dans sa tour d’immeuble. Mais il le fait… avec un tournevis et une machette ! Du documentaire culpabilisant sur la politique d’intégration française, on passe ainsi sans transition à un remake d’Harry Brown (2009), film dans lequel Michael Caine réglait ses comptes avec des voyous dans une banlieue-nord de Londres.
L’impression d’ensemble est moyenne. La mise en scène extrêmement simpliste est rattrapée au montage par des transitions assez originales quoique parfois démodées pour les spécialistes (transitions en fondus notamment). Les acteurs inconnus endossent malheureusement des personnages qui, excepté le courageux Dheepan, ont peu de valeurs personnelles, si ce n’est qu’ils ont le mérite de vouloir incarner un certain vivre ensemble alors qu’ils n’ont de commun que la nationalité.
Une nouvelle fois, la croisette cannoise donne en fait la prime à un film s’emparant de l’actualité. Après la Vie d’Adèle (2013) lors du débat sur le mariage gay, voici donc Dheepan, en plein débat sur la politique d’accueil des réfugiés provenant de la rive sud de la Méditerranée. Le cinéma politique va-t-il donc tuer le cinéma d’auteur sur le tapis rouge ?
La Palme d’or du Festival de Cannes a été décernée au docu-fiction Dheepan réalisé par Jacques Audiard, le fils du célèbre Michel. Hourra, un Français a gagné ! Mais l’année 2015 aura de cette façon récompensé des films à forte dimension sociale qui ont malheureusement beaucoup de mal à s’extraire du style documentaire. Que l’on se rappelle la bien triste Loi du marché (récompensée par la Palme du meilleur acteur) !
De grands blocs de béton ornent le « décor » central du film : une cité de la banlieue parisienne. Chaleureuse ambiance qui rappelle les bons films soviétiques du siècle précédent… Mais une histoire humaine va s’y dérouler. Celle de Dheepan, qui débarque sans rien, avec sa fausse famille sri-lankaise constituée uniquement pour le besoin d’obtenir des papiers. Dheepan et ses semblables fuient la guerre civile qui fait rage dans leur pays. Mais la terre d’accueil qui se présente à eux, la France des banlieues, ne se montre pas vraiment réceptive à leur souffrance : ils ont quitté la violence, ils vont la retrouver, au milieu d’autres minorités immigrées qui sont devenues la majorité dans cet endroit.
Le film est déséquilibré. La première partie se confond vraiment avec un documentaire : la caméra épaule suit benoitement les protagonistes reconstituant le parcours de réfugiés cherchant asile. Pas de vision critique, pas de regards croisés sur ces personnages ayant la même histoire à raconter et le même ressenti : une belle entorse à la règle d’or de l’écriture scénaristique sur l’alternance des points de vue !
La fiction se réveille maladroitement dans une moindre deuxième partie totalement emballée où le simple Dheepan va se ressouvenir de son passé de colonel dans l’armée des Tigres tamouls pour mettre fin à la loi de la jungle qui sévit dans sa tour d’immeuble. Mais il le fait… avec un tournevis et une machette ! Du documentaire culpabilisant sur la politique d’intégration française, on passe ainsi sans transition à un remake d’Harry Brown (2009), film dans lequel Michael Caine réglait ses comptes avec des voyous dans une banlieue-nord de Londres.
L’impression d’ensemble est moyenne. La mise en scène extrêmement simpliste est rattrapée au montage par des transitions assez originales quoique parfois démodées pour les spécialistes (transitions en fondus notamment). Les acteurs inconnus endossent malheureusement des personnages qui, excepté le courageux Dheepan, ont peu de valeurs personnelles, si ce n’est qu’ils ont le mérite de vouloir incarner un certain vivre ensemble alors qu’ils n’ont de commun que la nationalité.
Une nouvelle fois, la croisette cannoise donne en fait la prime à un film s’emparant de l’actualité. Après la Vie d’Adèle (2013) lors du débat sur le mariage gay, voici donc Dheepan, en plein débat sur la politique d’accueil des réfugiés provenant de la rive sud de la Méditerranée. Le cinéma politique va-t-il donc tuer le cinéma d’auteur sur le tapis rouge ?