Diana

Film : Diana (2013)

Réalisateur : Oliver Hirschbiegel

Acteurs : Naomi Watts (Diana), Naveen Andrews (Hasnat Khan), Douglas Hodge (Paul Burrel), Charles Edwards (Patrick Jephson)

Durée : 01:53:00


Vous vouliez du protocole ? De l’allure ? De la diplomatie, de la négociation … Vous vouliez par exemple voir comment Lady Di a réussi son retour après son divorce et d’autres engrenages politiques encore ? Allez voir ailleurs ! Retournez à  La Dame de Fer ! Moins séduisante certes, mais digne de sa fonction … Parce qu’en adaptant La Chute de Kate Snell, Oliver Hirschbiegel délaisse le côté princier pour faire de Lady Di une jeune femme immature, dans ses amours, ses caprices, ses envies … une personne banale, en somme. « Découvrez la femme derrière la légende ». C’est tout vu : ce n’est pas une légende, tout simplement. Juste une gentille fille qui n’a rien à faire dans un palais.

Le film tente de la diviniser en la montrant particulièrement « humaine », en montrant comme son cœur est grand. Elle l’avoue elle-même : elle pense avec le cœur : « Faire tomber les barrières c’est … bien ! » Puis essoufflée par tant de réflexion : « Le dernier à la voiture a perdu ! » … Erreur biologique dommageable, surtout quand on est susceptible de devenir reine. Elle préfère à son devoir de cour une amourette avec un médecin qui privilégie sa carrière quelconque et anonyme à la première princesse du monde (carriériste, ou lucide sur la belle ? comme elle le dit elle-même, avec ma bénédiction, il fallait y penser avant). Son grand cœur donc, la mène à faire de l’humanitaire symbolique, ce qui donne lieu à de grotesques séquences qu’on croirait sorties d’une campagne de pub de l’Unicef.

Fuyant ses responsabilités, elle profite des privilèges de sa fonction sans en assumer les côtés ennuyeux, du moins pour elle. Ce portrait affligera ses détracteurs, et révoltera sans doute ses admirateurs, ses fans plutôt : sur le plan personnel, elle passe pour une cruche (savoir faire la cuisine rattrape fort peu …), et le plan public est quasiment écarté. Que le problème soit Lady Di elle-même, ce n’est pas la faute du film ; mais que celui-ci ne traite que d’une histoire qui pourrait être celle d’à peu près n’importe qui est une frustration plutôt embarrassante.

Réalisé de façon académique, le film présente deux avantages : la prestation talentueuse de Noami Watts (c’est déjà ça), et le plus attendu n’est pas montré : les instants-clefs de sa vie publique. Un avantage ? Celui de pouvoir tout recommencer avec une autre équipe, en gardant tout de même Noami Watts, si elle n’a pas vieilli … Rattrapez votre malheur avec la suite, l’excellent The Queen.