Drôles D'oiseaux

Film : Drôles D'oiseaux (2011)

Réalisateur : Wayne Thornley

Acteurs : Jeremy Suarez (Kai), Abigail Breslin (Zoe), Jeff Goldblum (Major), Leonard Nimoy (Sekhuru)

Durée : 01:23:00


Drôles d'oiseaux se révèle être un petit film d'animation fort sympathique qui ne manquera pas d’égayer un après-midi un peu trop pluvieux d'août. Les studios d'animation Triggerfish, situés au Cap en Afrique du Sud, présentent ici leur première production dans un beau décor africain coloré et majestueux. Comme premier métrage il fallait du solide pour pouvoir rivaliser avec les majors de l'animation qui bombardent les vacances de nos chers petits. Il en découle un certain nombre de qualités mais aussi de défauts très pardonnables. On comprend en effet que les cinéastes n'aient pas recherché la prise de risque mais plutôt la sécurité des codes de l'animation pour enfant. Le scénario s'avère donc basique et met en scène des personnages au caractère simple, drôle, noble, sage, bête, vulgaire ou évidemment très méchant. On retient de l'histoire deux messages principaux pour les plus jeunes. Le premier très conventionnel mais qui trouve une résonance particulière au pays de l'apartheid porte sur l'acceptation de l'autre malgré ses différences et les a priori. De fait une bande de charognards a été exclue de la construction d'une cité idéale parce qu'on n'avait pas confiance en eux, engendrant ainsi sentiment d'injustice et esprit de vengeance. Comme toujours personne n'est contre le message dans l'absolu, l'objet même de la "tolérance" ou de l'ouverture n'étant pas précis. On relève néanmoins que les œuvres à destination des enfants comportent fréquemment ce message abstrait, tarte à la crème, au bord de la niaiserie. Plus intéressant est le second message, quoiqu'également déjà vu. Le héros, un jeune faucon orphelin de mère, est élevé en plein désert par un père protecteur au passé mystérieux. Possédé par le feu de la jeunesse il désire voir le monde et s'engager dans le groupe d'élite des Ouragans. S'il est bon d'encourager les rêves et d'éveiller chez les enfants quelques velléités, on regrette que notre petit faucon devienne un exemple d'impunité, de désobéissance et d'imprudence. Il faudrait que les créateurs d'œuvres pour enfants trouvent le moyen de montrer à la fois héroïsme et obéissance au lieu de nourrir les inclinations d'enfant-roi. C'est d'autant plus dommage que le petit héros fait preuve de courage, d'altruisme, d'esprit de sacrifice et de solidarité.