Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d'amour...

Film : Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d'amour... (2009)

Réalisateur : Pascal Thomas

Acteurs : Julien Doré (Nicolas), Marina Hands (Dorothée), Guillaume Gallienne (Hubert) et Noémie Lvovsky (Madame Adelaïde).

Durée : 01:39:00


La trame du film est simplissime, son intérêt étant moins dans les faits que dans les psychologies. Le jeu d'acteurs est globalement bon, sauf pour Julien Doré, qui n'a manifestement pas compris que l'un des intérêts du cinéma est d'éviter les excès du théâtre, et s'imagine devoir taper des pieds sur les planches et parler de façon grandiloquente quand il veut faire rire. D'aucuns n'ont vu dans cette oeuvre qu'un film « nunuche » ou sans intérêt. Cela n'est pas tout à fait exact. Sous des airs de ne s'adresser qu'au public du troisième âge, le film choisit de préférer le romantisme à la romance et l'affection à l'amour. Deux êtres fort sympathiques se rencontrent au cours d'une fête folklorique. Là, c'est le coup de foudre dans toute sa splendeur. La plastique filmique des feux de l'amour vient enrober un coeur fondant de sensibilité dégoulinante. A force de vouloir être mignon, le jeu d'acteurs bascule dans la niaiserie. Quelques mètres de pellicule plus tard, les deux tourtereaux que rien ne prédisposait à se revoir se retrouvent au beau milieu d'un champ. La petite maison dans la prairie ressuscite alors pour offrir un flirt bucolique où chacun des amants cherche le coeur de l'autre pour mieux trouver le sien. Et c'est le grand amour : balades en barque, discussions superficielles jusqu'au jour où une mauvaise langue prétend que la belle a eu une liaison. Comme dans tout romantisme qui se respecte, le jeune s'offusque, se révolte, puis finalement offense la belle qui va se réfugier à Paris. Apprenant que ce n'est qu'une calomnie, le jeune homme éperdu monte lui aussi à la capitale pour retrouver son amour qui demeure introuvable... Le spectateur rit parfois pour se donner l'illusion qu'il ne s'ennuie pas, et les plus intellectuels sont pris de compassion devant tant de mièvrerie, aux conséquences bien funestes puisque la bêtise de chacun des deux les fait souffrir de façon épouvantable. Après avoir tenté de se suicider, les amants deviennent même « diaboliques » en essayant de supprimer un obstacle qui gêne leurs épanchements. Fait suffisamment rare pour être remarqué, l'Eglise catholique est montrée de façon plutôt positive dans la figure du prêtre du village et du monachisme. Un film pas assez inintéressant pour n'être pas intéressant, qui illustre de façon remarquable comment deux coeurs qui croient s'aimer ne s'aiment pas vraiment.