Expendables : unité spéciale

Film : Expendables : unité spéciale (2010)

Réalisateur : Sylvester Stallone

Acteurs : Sylvester Stallone (Barney Ross), Jason Statham (Lee Christmas), Jet Li (Yin Yang), Dolph Lundgren (Gunnar Jensen), Mickey Rourke (Tool), Bruce Willis (M. Church), Arnold Schwarzenegger (Trench)

Durée : 01:45:00


Certains acteurs vieillissent avec leurs films. Alors que John Rambo et Rocky Balboa, également réalisés par Sylvester Stallone, avaient su passer la barrière du temps avec succès, Expandables, désespérément à la recherche de répliques cultes et de charismes ravageurs, ne doit son salut qu'à un casting trié sur le volet. Le scénario est décousu, la musique envahissante, le script aussi creux que les vieux troncs qui lui servent d'acteurs : noueux, fatigués, aux grosses veines saillantes et vides de sève, devant lesquels on ne s'arrête qu'en hommage au passé qu'ils incarnent. Si certains fans mettront leurs espoirs en berne (les apparitions d'Arnold Schwarznegger et de Bruce Willis sont de l'ordre de la micro-seconde), il reste pourtant que les combats en groupe sont très bien filmés, chorégraphiés et exécutés, quoique baignés dans une ultra-violence qui blessent sérieusement la crédibilité de l'équipe, sensée intervenir de façon sobre, discrète et efficace. D'un point de vue syntaxique, on s'étonnera des dizaines de gros plans scandant la pellicule comme s'ils exprimaient quelque chose. De même que certaines transitions mal à propos, ils cassent maladroitement le rythme du film et servent habituellement de hochet pour réalisateur débutant. Le cinéma hollywoodien des années 80 est donc assez mal représenté, bien qu'on en distingue quelques traits marquants : le sourire constipé de Sylvester Stallone d'abord, la banalisation de l'extraordinaire (ou le culte du surhomme) et la volonté de marquer les esprits par la violence ensuite. Les messages sont dans la droite ligne des préoccupations obsessionnelles de Stallone : l'Amérique n'est pas méchante mais certains méchants sont américains, et un guerrier sans conscience n'est que ruine de l'arme... C'est tout.