Félins est un film superbe, tout simplement. La caméra haute définition s'aventure dans les terres reculées du Masaï Mara pour souligner la beauté des paysages, le silence des affûts, la puissance des attaques, la souplesse des mouvements et la cruauté du monde sauvage. Plus proche du documentaire que de la fiction, au contraire du récent La clé des champs, de Claude Nuridsany en 2010, le montage est cependant fait pour maintenir le spectateur en haleine, concentrant son attention sur deux actions principales : la lutte d'une mère guépard pour garder ses petits en vie, et le conflit de territoire de deux troupes de lions. Point de tigres, de pumas ou de panthères, comme le titre aurait pu le promettre mais, quoique circonscrit, le sujet est fort bien traité. Les images, remarquables, parviennent même à jeter un voile pudique sur les massacres sanglants afin de ne pas heurter les plus jeunes, tout en offrant au regard l'implacable rigueur du monde animal. Un film équilibré, donc, qui fait s'évader l'esprit dans une contrée ou beauté et danger se tutoient pour mieux s'affronter.