L’intrigue n’est pas nouvelle mais la présence de Harrison Ford ne fait espérer que du bien de ce film policier sur fond de magouille high-tech… Originellement la réalisation de ce film devait être confiée à Mark Pellington, réalisateur du thriller La prophétie des Ombres (2001). Mais ce dernier abandonna le projet suite au décès de sa femme. C’est donc Richard Loncraine, recommandé par
Paul Bettany qu’il avait dirigé dans La plus belle victoire (2004), qui reprit le flambeau.
Le scénario, classique, permet une fois de plus à Harrison Ford d’éclabousser la pellicule dans ce rôle de père respectable qui se bat pour sa famille tout en protégeant avec altruisme des intérêts qui lui sont confiés. Agent secret dans Jeux de guerre (1992), président dans Air Force One (1997), voilà l’acteur promu chef de la sécurité informatique d’un grand établissement bancaire. C’est le grand retour du symbole (plutôt rare à l’écran ces derniers temps) de l’américain viril et buriné, doté d’un bon sens et d’un sang-froid à toute épreuve, qui tire son épingle d’un jeu truqué par un criminel des plus malfaisants. Pour l’occasion, Harrison Ford, âgé tout de même de 63 ans, a tenu à exécuter lui-même les différentes scènes d’action et cascades du film. « Ses capacités sont en vérité celles d'un professionnel, et il a fallu les minimiser à l'écran pour rester cohérent avec le
personnage… », confie Bill Ferguson, chef-cascadeur du film. Mais Harrison Ford semble un peu ringard au milieu de ses ordinateurs, et son rôle de programmeur génial passe à la trappe puisque presque rien n’est dévoilé de son précieux firewall et qu’il va résoudre la situation à l’ancienne, avec son sens pratique et ses poings.
Le film offre aussi au spectateur la vision rassurante d’un casting de choix jusque dans les seconds rôles présents à l’écran. Virginia Madsen, qui collaborera avec Harrison Ford pour un prochain Indiana Jones, est très convaincante en mère protectrice de sa famille, tandis que les deux enfants apportent au film une touche de fraîcheur et d’innocence plutôt bienvenue. Paul Bettany campe le rôle du jeune génie du crime, mais en fait trop dans le cynisme et la froideur…Son physique discret détonne avec la crapule manipulatrice qu’il interprète.
L’image est en elle-même très soignée, la ville étant rendue oppressante et
réaliste (l’action se passe à Seattle, au climat très humide) par l’ombre et les trombes d’eau qui s’abattent sur les vitres du bureau de Jack. Le contraste est saisissant et convaincant avec le soleil qui réchauffe la famille enfin réunie. La réalisation joue sur les contrastes, tantôt tranquille, tantôt haletante…La musique est honnête, soulignant les morceaux de bravoure du père et l’angoisse inhérente au film policier.
Mais le film nous livre une recette qui prend difficilement. L’histoire va de cliché en cliché : une famille aisée qui nage en plein rêve américain, des parents cool et des enfants charmants qui prennent leur petit-déjeuner en se chamaillant, une entreprise prospère avec un PDG paternaliste et une secrétaire un brin amoureuse, et une succession de situations et de rebondissements assez peu originaux. Le film souligne une fois de plus les failles du progrès technique, exploitées par un hacker jeune et décidé mis en échec par un vieux singe qui n’
a besoin de personne pour lui apprendre à faire la grimace. Le scénario, basé au départ sur la manipulation, prend rapidement le virage de la course-poursuite ; l’intérêt s’en trouve aussitôt très amoindri et banal, d’autant que le rythme n’est pas au rendez-vous.
Harrison Ford, au-delà des clichés et des déjà-vus, campe avec succès le rôle d’un père droit et intègre, soucieux de ses responsabilités. On sait l’idée en vogue, mais l’image d’une famille unie et victorieuse est toujours rassurante.
La morale choisit vite son camp : le film est profondément manichéiste, le gentil étant parfait jusqu’au bout des ongles et le méchant immonde jusqu’à la caricature. Le manque d’originalité du film se révèle être un handicap sérieux à sa crédibilité et à sa portée… La morale est donc lisse, aucune réflexion essentielle n’est soulevée, si ce n’est le parallèle fait entre la génération technocrate à laquelle appartient l’odieux Bill Cox et la génération
soucieuse des bons principes, incarnée par Jack Stanfield et les siens.
Si aucune scène n’est choquante, certains passages sont assez violents, mais généralement courts. Le public saura se montrer indulgent pour cette œuvre sans grande surprise ni enjeu fondamental, du reste loin d’être déplaisante, mais qui ne répond pas à toutes les attentes…
Stéphane Jourdain
Paul Bettany qu’il avait dirigé dans La plus belle victoire (2004), qui reprit le flambeau.
Le scénario, classique, permet une fois de plus à Harrison Ford d’éclabousser la pellicule dans ce rôle de père respectable qui se bat pour sa famille tout en protégeant avec altruisme des intérêts qui lui sont confiés. Agent secret dans Jeux de guerre (1992), président dans Air Force One (1997), voilà l’acteur promu chef de la sécurité informatique d’un grand établissement bancaire. C’est le grand retour du symbole (plutôt rare à l’écran ces derniers temps) de l’américain viril et buriné, doté d’un bon sens et d’un sang-froid à toute épreuve, qui tire son épingle d’un jeu truqué par un criminel des plus malfaisants. Pour l’occasion, Harrison Ford, âgé tout de même de 63 ans, a tenu à exécuter lui-même les différentes scènes d’action et cascades du film. « Ses capacités sont en vérité celles d'un professionnel, et il a fallu les minimiser à l'écran pour rester cohérent avec le
personnage… », confie Bill Ferguson, chef-cascadeur du film. Mais Harrison Ford semble un peu ringard au milieu de ses ordinateurs, et son rôle de programmeur génial passe à la trappe puisque presque rien n’est dévoilé de son précieux firewall et qu’il va résoudre la situation à l’ancienne, avec son sens pratique et ses poings.
Le film offre aussi au spectateur la vision rassurante d’un casting de choix jusque dans les seconds rôles présents à l’écran. Virginia Madsen, qui collaborera avec Harrison Ford pour un prochain Indiana Jones, est très convaincante en mère protectrice de sa famille, tandis que les deux enfants apportent au film une touche de fraîcheur et d’innocence plutôt bienvenue. Paul Bettany campe le rôle du jeune génie du crime, mais en fait trop dans le cynisme et la froideur…Son physique discret détonne avec la crapule manipulatrice qu’il interprète.
L’image est en elle-même très soignée, la ville étant rendue oppressante et
réaliste (l’action se passe à Seattle, au climat très humide) par l’ombre et les trombes d’eau qui s’abattent sur les vitres du bureau de Jack. Le contraste est saisissant et convaincant avec le soleil qui réchauffe la famille enfin réunie. La réalisation joue sur les contrastes, tantôt tranquille, tantôt haletante…La musique est honnête, soulignant les morceaux de bravoure du père et l’angoisse inhérente au film policier.
Mais le film nous livre une recette qui prend difficilement. L’histoire va de cliché en cliché : une famille aisée qui nage en plein rêve américain, des parents cool et des enfants charmants qui prennent leur petit-déjeuner en se chamaillant, une entreprise prospère avec un PDG paternaliste et une secrétaire un brin amoureuse, et une succession de situations et de rebondissements assez peu originaux. Le film souligne une fois de plus les failles du progrès technique, exploitées par un hacker jeune et décidé mis en échec par un vieux singe qui n’
a besoin de personne pour lui apprendre à faire la grimace. Le scénario, basé au départ sur la manipulation, prend rapidement le virage de la course-poursuite ; l’intérêt s’en trouve aussitôt très amoindri et banal, d’autant que le rythme n’est pas au rendez-vous.
Harrison Ford, au-delà des clichés et des déjà-vus, campe avec succès le rôle d’un père droit et intègre, soucieux de ses responsabilités. On sait l’idée en vogue, mais l’image d’une famille unie et victorieuse est toujours rassurante.
La morale choisit vite son camp : le film est profondément manichéiste, le gentil étant parfait jusqu’au bout des ongles et le méchant immonde jusqu’à la caricature. Le manque d’originalité du film se révèle être un handicap sérieux à sa crédibilité et à sa portée… La morale est donc lisse, aucune réflexion essentielle n’est soulevée, si ce n’est le parallèle fait entre la génération technocrate à laquelle appartient l’odieux Bill Cox et la génération
soucieuse des bons principes, incarnée par Jack Stanfield et les siens.
Si aucune scène n’est choquante, certains passages sont assez violents, mais généralement courts. Le public saura se montrer indulgent pour cette œuvre sans grande surprise ni enjeu fondamental, du reste loin d’être déplaisante, mais qui ne répond pas à toutes les attentes…