Ho la belle brochette de gueules cassées ! Entre Danny Trejo, qui fend habituellement des crânes en deux dans Machete, et Tom Sizemore, moins connu mais tout aussi patibulaire, pas de doute : la production recrute chez Jurassic Park !
Ces vilains jojos ne sont pourtant pas les vrais héros du film.
La trame principale tourne en effet autour de deux frères, incarnés par deux acteurs aussi discrets à Hollywood qu'efficaces dans ce film, Malik Barnhardt et Avelawance Phillips. Mais ne vous y fiez pas : le scénario mélange plusieurs histoires et le montage fait bondir le spectateur de destins en destins, avant, c'est classique, de les réunir dans un point d'orgue apothéotique.
Réalisé par un jeune loup, le français Kader Ayd, réalisateur d'Ennemis publics, l'exercice est très dangereux (au point de mettre mal à l'aise la bande-annonce qui se focalise sur l'histoire du braquage), mais le parcours des scénarios (qui passent de sociétés en sociétés et sont à la fin bien éloignés du premier jet) évite aujourd'hui les incohérences, comme c'est le cas ici.
Le suspense est donc bien minuté, bien mis en place, et bien interprété. Tout ne fait pas toujours mouche, mais on sent que la production a décidé de respecter son public.
Il y a deux façons de filmer des gangsters, car le thème pose la question de la représentation du mal. Dans notre occident anciennement soucieux de préserver son public, cette représentation n'était pas censée contaminer le « regardeur, » pour reprendre un terme duchampien. Devant une flagellation, par exemple, le spectateur devait compatir, mais il aurait été de mauvais ton qu'il soit invité au sadisme (même si un esprit malade s’accommode de tout).
Au cinéma, c'est la même chose. Coppola représente une mafia sans s’attarder sur le glauque, tandis que Tarantino se complaît dans la représentation de la souffrance.
Ici, il y a plus de Tarantino que de Coppola, même si la violence est très loin d'égaler les fantasmes du brave Quentin. Mais on vit avec les gangsters, dans une instabilité permanente, et le film ne nous épargne pas : le trafic d'organes, c'est pas joli joli ! Que les cocos aillent dans un bar de strip-tease, et on a le droit aux petites réflexions salaces, qu'ils se mettent à parler, et voilà déroulé tout le dictionnaire des mots interdits.
A côté de cet aspect, on peut regretter que l'histoire des deux frères n'ait pas été suffisamment détaillée. Ce manque d'étoffe affecte cruellement la scène finale, où il est difficile de compatir autant que le souhaitaient les scénaristes. Si la fraternité est théoriquement le sujet du film, il est donc difficile de le considérer comme un thème principal. Il en est de même de la paternité, puisque l'un des deux frères se bat pour pouvoir vivre aux côtés de sa famille.
Il en résulte donc un divertissement techniquement bien mené, qui aurait pu laisser plus de champ à l'humain et un peu moins à l'animalité.
Ho la belle brochette de gueules cassées ! Entre Danny Trejo, qui fend habituellement des crânes en deux dans Machete, et Tom Sizemore, moins connu mais tout aussi patibulaire, pas de doute : la production recrute chez Jurassic Park !
Ces vilains jojos ne sont pourtant pas les vrais héros du film.
La trame principale tourne en effet autour de deux frères, incarnés par deux acteurs aussi discrets à Hollywood qu'efficaces dans ce film, Malik Barnhardt et Avelawance Phillips. Mais ne vous y fiez pas : le scénario mélange plusieurs histoires et le montage fait bondir le spectateur de destins en destins, avant, c'est classique, de les réunir dans un point d'orgue apothéotique.
Réalisé par un jeune loup, le français Kader Ayd, réalisateur d'Ennemis publics, l'exercice est très dangereux (au point de mettre mal à l'aise la bande-annonce qui se focalise sur l'histoire du braquage), mais le parcours des scénarios (qui passent de sociétés en sociétés et sont à la fin bien éloignés du premier jet) évite aujourd'hui les incohérences, comme c'est le cas ici.
Le suspense est donc bien minuté, bien mis en place, et bien interprété. Tout ne fait pas toujours mouche, mais on sent que la production a décidé de respecter son public.
Il y a deux façons de filmer des gangsters, car le thème pose la question de la représentation du mal. Dans notre occident anciennement soucieux de préserver son public, cette représentation n'était pas censée contaminer le « regardeur, » pour reprendre un terme duchampien. Devant une flagellation, par exemple, le spectateur devait compatir, mais il aurait été de mauvais ton qu'il soit invité au sadisme (même si un esprit malade s’accommode de tout).
Au cinéma, c'est la même chose. Coppola représente une mafia sans s’attarder sur le glauque, tandis que Tarantino se complaît dans la représentation de la souffrance.
Ici, il y a plus de Tarantino que de Coppola, même si la violence est très loin d'égaler les fantasmes du brave Quentin. Mais on vit avec les gangsters, dans une instabilité permanente, et le film ne nous épargne pas : le trafic d'organes, c'est pas joli joli ! Que les cocos aillent dans un bar de strip-tease, et on a le droit aux petites réflexions salaces, qu'ils se mettent à parler, et voilà déroulé tout le dictionnaire des mots interdits.
A côté de cet aspect, on peut regretter que l'histoire des deux frères n'ait pas été suffisamment détaillée. Ce manque d'étoffe affecte cruellement la scène finale, où il est difficile de compatir autant que le souhaitaient les scénaristes. Si la fraternité est théoriquement le sujet du film, il est donc difficile de le considérer comme un thème principal. Il en est de même de la paternité, puisque l'un des deux frères se bat pour pouvoir vivre aux côtés de sa famille.
Il en résulte donc un divertissement techniquement bien mené, qui aurait pu laisser plus de champ à l'humain et un peu moins à l'animalité.