Garfield le film

Film : Garfield le film (2003)

Réalisateur : Peter Hewitt

Acteurs : Breckin Meyer (Jon Arbuckle), Jennifer Love Hewitt (Liz), Stephen Tobolowsky (Happy Chapman / Walter J. Chapman), Bill Murray (voix VO de Garfield), Cauet (voix VF de Garfield), Virginie Efira (voix...

Durée : 01:20:00


Garfield est un film dans lequel seul le personnage du chat est fait en images de synthèses, exactement comme dans la BD de Jim Davis : roux, gras, avec de grands yeux verts et des grimaces incroyables. Ses mimiques et son sale caractère constituent le comique du film. Les autres personnages sont bien interprétés, même si John est un peu trop joli minet par rapport à la BD.
Le scénario est assez classique, plusieurs animaux vont s’unir pour sauver l’un d’eux, avant les humains qui arrivent toujours trop tard. Ce sont surtout Garfield et son cynisme qui rendent le film amusant. L’ensemble est divertissant et fera rire les plus jeunes, ce qui est déjà bien.
Mais voilà donc la déception que vont ressentir les amateurs de la BD : Garfield est juste amusant, le film vise avant tout un public très jeune. Où sont donc passés l’humour noir et la philosophie
hédoniste du chat de Jim Davis ? La BD, par la fine psychologie qui se dégage de trois petites cases quasiment dénuées de bulles parlantes, a séduit un public adulte, le faisant réfléchir sur la société, sur ses propres défauts…mais ce même public ne retrouvera qu’une pale imitation de ce méchant chat dans le film. Et en plus, Garfield devient gentil !

Garfield devient en effet presque sociable, son aventure va le faire évoluer et il va réaliser qu’il n’est pas seul au monde et qu’il a besoin des autres. Même si cette bonté inattendue dépite les adultes venus rire de la verve cynique du matou, il faut reconnaître qu’elle est plus adaptée à un public enfantin. Au moins, il n’y a rien de dangereux pour les enfants et surtout, contrairement à nombres dessins animés, il n’y a pas de vulgarité. La petite leçon finale est simple et honnête, sans tomber dans la mièvrerie, et elle touche particulièrement à notre époque de chacun pour soi. Garfield va apprendre en
effet à partager et à aimer quelqu’un d’autre que lui-même. Bien sûr, l’épilogue relativise un peu les progrès du chat qui retrouve pour un temps ses bons vieux défauts, mais le message est bien passé.

Anne d'ANDRE