The Grand Budapest Hotel

Film : The Grand Budapest Hotel (2013)

Réalisateur : Wes Anderson

Acteurs : Ralph Fiennes (M. Gustave), Tony Revolori (Zero), F. Murray Abraham (Mr. Moustafa), Mathieu Amalric (Serge X.)

Durée : 01:40:00


Une famille et l’ami d’une vieille aristocrate richissime se disputent l’héritage de celle-ci.

De ce litige tournant au vinaigre dépend la survie de l’établissement The Grand Budapest Hotel, maison réputée pour son faste, son luxe et sa rigueur. Les temps sont d’autant plus durs pour M. Gustave et son lobby-boy Zero, qui s’occupent de cette vénérable institution, que la guerre arrive.

Les clients pourraient bien  devenir une denrée rare, et l’établissement pourrait être réquisitionné …

Embarqués dans cette embrouille avec une famille « Tim Burtonienne », si vous permettez l’expression, le maître, M. Gustave, et l’élève, Zero, se lient d’une amitié touchante. Venus d’horizons très différents, c’est une relation sans grands discours, et cela ne fait pas de mal que les cinéastes cessent pendant quelques dizaines de minutes de faire de la psychanalyse.

Mais trêve de bavardage, car The Grand Budapest Hotel ne s’avère qu’anecdotique sur ce point. Sa richesse réside essentiellement dans son humour so british, burlesque à souhait, tantôt noir, tantôt cru, et souvent fin (pas toujours malheureusement …). On déguste ce feu d’artifice de situations cocasses et de dialogues maniant langage soutenu et délicieuse ironie britannique, dans un décor nommément inspiré des œuvres de Stephan Sweig. De la couleur, du dynamisme, une ambiance viennoise pleine de charme, on ne se lasse jamais de regarder les endroits où nos personnages se trouvent, avec une musique gaie et originale.

Original, c’est bien le mot : The Grand Budapest Hotel dépayse et amuse le spectateur comme un enfant, en prenant prétexte de n’importe quelle poursuite ou quiproquo pour lancer une véritable machine endiablée. Et que de rires en voyant cette flopée de stars d’Hollywood faire des rôles plus singuliers les uns que les autres (palme du plus fou à Willem Defoe …) !

Burlesque au possible, décalée et unique, cette histoire est un sacré rafraîchissement. Bon enfant, The Grand Budapest Hôtel frôle parfois le dessin animé ; et s’il n’est pas dépourvu d’une ou deux lourdeurs, demeure une dégustation délicieuse. Son ambiance littéraire, sucrée et follement colorée est un régal pour l’imagination !