The Green Hornet

Film : The Green Hornet (2011)

Réalisateur : Michel Gondry

Acteurs : Seth Rogen (Britt Reid/The Green Hornet), Jay Chou (Kato), Cameron Diaz (Lenore Case), Tom Wilkinson (James Reid), Christop Waltz (Chudnofsky), David Harbour (Scanlon), Edward James Olmos (Axford),...

Durée : 01:57:00


Sympathique divertissement bien mené, humour et action sont au rendez-vous. A travers leur quête, assez égocentrique au départ, les deux héros mûrissent et Britt devient un patron capable et respecté.

Le sujet a déjà fait l'objet de deux séries en 1940 (13 épisodes) et 41 (15 épisodes), séries projetées alors au cinéma; puis d'une autre série, TV cette fois, en 1966-67 (26 épisodes) qui fut ensuite exploitée sous la forme de deux longs métrages avec Bruce Lee dans le rôle de Kato.

Le film Kill Bill (Quentin Tarantino) y fait référence au moins dans deux scènes.


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L'origine de la série est une émission radiophonique de la deuxième moitié des années trente. L'histoire sera reprise en comics au début des années quarante.

(détails sur http://www.afds.tv/)


L'histoire accumule les clichés, bien-sûr, mais c'est fort bien fait. Le film se suit aisément, sans que les circonstances ou les personnages paraissent
trop simplistes. Le rythme est quasiment sans pause d'un bout à l'autre. Les invraisemblances faisant partie du genre tiennent bien leur place.

L'humour est fréquent et de bon aloi, autour des deux gamins attardés sympathiques qui sont les super-héros découvrant les risques du métier. Heureusement, Kato est là pour rattraper les bévues de son patron.

Il y a quelques grossièretés, perdues au milieu d'un film de bonne tenue.

L'image est très bonne. Belle
couleur, beau grain. La spécificité 3D n'est pas flagrante cependant. Le film fait aussi l'usage, à un moment, de l'image à tableaux multiples, de manière bien adaptée.

Le décor joue sur certains registres un peu kitch avec habileté, allusion et hommage à la série originelle.

Les amateurs de belles voitures, de véhicules trafiqués, de poursuites, d'explosions et de bonnes bagarres seront servis. L'action est bien réglée, c'est mis en place de manière équilibrée, ni trop ni trop peu (sauf peut-être la dispute entre les héros, qui peut paraître un peu longue).

Visuellement, le spectacle est tout à fait réussi.


La psychologie des personnages n'est pas très complexe, assez attendue même, mais pas sommaire non plus. On se surprend à s'intéresser à eux.

Britt est un gamin attardé qui prend la vie comme un jeu, de manière très égoïste, y compris les femmes. Cet aspect est évoqué de manière évidente, certes, mais vraiment très discrète quant aux
images. A la mort de son père, il reçoit un héritage (pas seulement une fortune, mais aussi des responsabilités) qu'il n'est pas prêt à prendre au sérieux. Sa manière d'aborder sa mission de super-héros est à l'aune de cette insouciance. Il n'est pas capable de grand chose, sinon de bons sentiments, restes de son âme d'enfant épris de justice (« Je voulais aider, c'est tout »). Heureusement, Kato veille au grain.

Ce dernier, s'il participe aux délires de Britt, a plus les pieds sur terre. Les deux compères se lancent dans des actions qui ne sont pas toutes morales, loin de là, et plutôt sans l'avoir cherché. Mais rien de grave, et cela fait partie du genre. Britt aborde la justice comme si c'était un jouet, et la confond avec la vengeance. Il apprendra à discerner et à replacer les choses.
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Les deux complices échangent aussi, ici ou là, quelques réflexions intéressantes qui peuvent faire mouche dans l'esprit des jeunes, et peuvent être développées avec eux. Leur croissance en maturité, surtout celle de Britt, est sympathique et touchante, même si elle est très convenue. De fêtard égocentrique, Britt deviendra un patron plus humble et réaliste. Et un réel ami envers Kato qu'il prend de haut pendant une bonne partie du film (Kato est un employé, et surtout c'est lui qui est le plus capable, dans presque tous les domaines. Britt ne le supporte pas).

Le film effleure des questions concernant l'amitié, la jalousie, la loyauté, la vérité, la
fidélité à l'héritage paternel. Nos héros servent le bien et la justice, ouf… et si les moyens utilisés ne sont pas forcément les plus justes, ils servent le spectacle et la comédie.


Il s'agit effectivement d'une comédie. Les méchants ne font pas vraiment peur, même s'ils sont très méchants. Et ils perdent à la fin. Les passages de violence sont de l'ordre de la BD (Obélix faisant voler les Romains), leur traitement au ralenti, parfois, contribue à désamorcer l'aspect pénible, et les images sont à la fois efficaces et fort discrètes (pas de sang, etc).


Bref, un bon moment de distraction pour les grands, les ados et leurs parents.