Green Lantern

Film : Green Lantern (2011)

Réalisateur : Martin Campbell

Acteurs : Ryan Reynolds (Hal Jordan / Green Lantern), Blake Lively (Carol Ferris), Peter Sarsgaard (Dr. Hector Hammond), Mark Strong (Sinestro)

Durée : 01:54:00


Un Marvel classique, qui justifie son gros budget mais prend tout de même le temps de réfléchir sur le sens des responsabilités.

Qu'est-ce qui est petit, vert, qui monte et qui descend ?
Un Green Lantern en mission bien sûr ! Gardons l'appellation anglaise, parce qu'un super héros en collants verts moulants, façon danseuse contemporaine, qui s'appellerait « Lanterne verte, » non... Vraiment, ce n'est pas crédible face à un grand méchant inter-galactique !

A l'instar de Thor (de Kenneth Branagh en 2011) mais à la différence de la plupart des autres Marvel (du nom de la société qui produit des films inspirés des bandes-dessinées américaines des années 1940-1960), Green Lantern intègre un super-héros terrien dans un contexte inter-sidéral. Toutefois, il ne s'agit pas en l'occurrence d'un Marvel (filiale de Disney) mais d'une super production Warner Bros, portée par la société De Line (Burlesque en 2010, et Yogi l'ours en 2011)
.

Le film est donc inspiré de la bande-dessinée éponyme. Pas celle de 1940 mais celle de 1959, mettant en scène Hal Jordan, un pilote de chasse à la tête brûlée, choisi par un protecteur de l'Univers pour être son successeur.

Mais Hal est assez irresponsable. Coureur de jupons, retardataire habitué, il ne s'engage jamais dans rien de sérieux et fuit toutes ses responsabilités.

Or, comme le dit celui qui lui transmet son anneau et donc ses pouvoirs, devenir protecteur de l'Univers est une grande responsabilité... Il faudra donc que notre jeune héros change, ce qui fera l'affaire de la belle de l'histoire (il faut toujours une belle, dans une histoire de super-héros...), puisque celle-ci reproche précisément à Hal d'être pour le moins volatile (rendez-vous compte : il a oublié
son anniversaire !).

Cette belle Carol, interprétée par la magnifique Blake Lively, à l'affiche en 2010 dans The Town, (de et avec Ben Affleck), est une femme d'affaire moderne, chef d'entreprise, ce qui change des belles princesses à la Disney. A1ors que les connaissances de Hal ne le reconnaissent pas en costume moulant sous prétexte qu'il porte un masque qui couvre au moins 1/10è de son visage, celle-ci le reconnaîtra presque au premier coup d'oeil ! Ce qui, avouons-le, est assez libératoire pour le spectateur averti, que ses copains déguisés en Zorro ne trompent pas un seul instant...

Sur cette toile de fond assez classique de romance entre un surhomme chargé de veiller sur le bon peuple (américain de préférence) et sa dulcinée, s'épanche une gentille satire (quel oxymore !) sur l'administration cachotière, apprenti-sorcière
et honteusement capitaliste. Ayant trouvé le cadavre d'un extra-terrestre, les têtes pensantes des États-Unis vont en effet s'appliquer à en étudier l'organisme, persuadées, comme il est souvent dit dans le film, d'être les seuls dans l'univers. On apprend pourtant à l'occasion que contrairement aux thèses « conspirationnistes », ce n'est que le premier extra-terrestre qui échoue ainsi sur notre belle planète.

Qui dit bande-dessinée « comic » dit également et inéluctablement « méchant ». Incarné par Peter Sarsgaard, récemment à l'affiche dans Night and Day, de James Mangold en 2010, mais surtout dans l'excellent Une éducation, de Lone Scherfig, produit la même année, le Docteur Hammond est un agent idéal pour le « Parallax » (
le vrai gros méchant de l'histoire),
qui veut atomiser tous les Green Lanterns qu'il croise et se nourrit de peur. Frustré par la vie, haïssant son père, amoureux en secret de la belle, il est un réservoir sur pattes de haine et de peur, préparé à pourfendre tout idéal de justice et de paix. Du coup il va finir ingurgité par le Parallax et ce sera bien fait pour lui !

On comprend bien que la valeur éthique du film n'est pas d'une profondeur abyssale mais, après tout, rien
de bien contrariant.
Pris en charge par la société Sony, les effets spéciaux sont d'une qualité remarquable et d'une plastique quasi-baroque comme, du reste, dans Thor, son récent concurrent.