Harry Potter et la coupe de feu

Film : Harry Potter et la coupe de feu (2005)

Réalisateur : Mike Newell

Acteurs : Daniel Radcliffe (Harry Potter), Emma Watson (Hermione Granger), Rupert Grint (Ronuald Wesley)

Durée : 02:35:00


Pour la quatrième année à l’école de magie, Mike NEWELL succède aux deux précédents réalisateurs d’Harry potter et restaure le climat enchanteur et féerique que l’on avait pu apprécier avec Chris COLOMBUS (réalisateur d’Harry Potter à l’école des sorciers). Une multitude de détails charmants ou drôles fourmillent en effet dans des décors gigantesques et des paysages
magnifiques.

Les extérieurs furent notamment réalisés à Oxford, Virginia Water (Surrey), Ashridge (Hertfordshire) et Glen Nevis (Écosse). Les décors utilisés pour le déroulement des trois épreuves du tournoi sont particulièrement gigantesques : l’arène rocheuse pour le combat contre le dragon, les fonds glacials du Lac Noir où vivent les sirènes, et enfin le terrible labyrinthe vivant ! Pour le lac « la production fit construire en trois mois l’un des plus grands bassins de tournage d’Europe » (cf le site officiel harrypotter.warnerbros.fr). Le décor de la grande salle de Poudlard pour le bal de Noël est saisissant, la production est allée plus loin que le roman qui décrit « un palais de glace avec des stalactites au plafond ». Stuart Craig chargé de cette scène a fait « un vrai plafond de glace et a recouvert les murs de plaques argentées hautement réfléchissantes ».
Le scénario est bien sûr captivant du début à la fin sans souffrir des 2h 35 min
que dure le film ! Le spectateur ne peut qu’être époustouflé par la qualité de cette réalisation. Qualité du casting et du jeu des acteurs, qualité des costumes et des décors, de la musique et du jeu de caméra…

Pourtant certains ressentirons sûrement comme une overdose d’effets spéciaux. La production a beaucoup de moyens et les étale en recherchant le spectaculaire au détriment de la subtilité du livre. L’adaptation laisse à désirer, il fallait bien faire des coupes puisque le film ne pouvait durer plus longtemps, mais sans négliger certains éléments fondamentaux. Par exemple la scène de la « pensine » est remarquablement ratée ! Premièrement ceux qui n’ont pas lu le livre ne comprennent rien, et deuxièmement les personnages sont bâclés et déformés : Barty Croupton envoyé en prison par son propre père n’est pas un psychopathe mais un enfant déchiré par la souffrance et qui hurle à son père de l’épargner ! Et ce père n’est pas un gentil vieil homme qui fait un acte héroïque
mais un bourgeois impitoyable.

Si le réalisateur voulait alléger certains passages jugés trop durs, il fallait dans ce cas être plus discret sur la scène du cimetière au lieu de faire une cérémonie de magie noire qui mériterait que le film soit interdit aux moins de 12 ans comme c’est le cas dans d’autres pays (Royaume-Uni, Etats-Unis, Allemagne)! Autre effet indésirable des coupes mal gérées : les personnages sont inconsistants, manquent de réalité. On regrette aussi les niaiseries de la fin, quand les enfants se disent au revoir. Il fallait bien remettre un peu de joliesse avant la fin, histoire que le spectateur se remette de l’apparition de Voldemort et se sente le courage de continuer à suivre la saga !

En effet autant la première partie est assez agréable autant la fin est insoutenable et donne un avant goût de ce que l’on peut attendre pour les films suivants ! D’où vient ce net changement ? du retour de Voldemort. L’incarnation du
Seigneur des Ténèbres qui retrouve enfin l’usage de ses terribles pouvoirs en même temps qu’une enveloppe charnelle marque le début d’une ère sombre et malsaine. La fin du film est pesante, glauque voire gore. La scène du cimetière, au cours de laquelle Voldemort ressuscite, évoque les cérémonies sataniques (chaudron, ossements du père, chair du serviteur, sang de l’ennemi et bien sûr les mages noirs aux visages dissimulés sous des masques.) Le personnage de Voldemort est terrifiant, glaçant de haine et de cruauté. Il « exprime la quintessence du Mal » reconnaît l’acteur Ralph Fiennes sur le site officiel du film.

En dehors de la violence de ces scènes et de l’horreur savamment étudiée qu’elles étalent, on peut, comme pour chaque livre et chaque film de cette saga (confère l’article sur le Prince de sang mêlé disponible sur ce site), mettre en garde les parents sur les dangers qui résultent à faire croire aux jeunes qu’il existe une magie blanche qui serait au service du bien
quand il s’agit en réalité de sorcellerie. La sorcellerie n’est pas un don de Dieu et fait toujours appel à des puissances occultes et sataniques. On peut également rappeler que si un enfant ou un adolescent est souvent à même de distinguer la frontière entre la réalité et la fiction, tout est travaillé par Rolling pour intégrer la sorcellerie à la vie quotidienne, rendant cette frontière quasiment inexistante.

Heureusement quelques bons sentiments et surtout beaucoup de touches humoristiques ponctuent le film, permettant de recolorer un thriller bien sombre.

Pour finir il est bon de rappeler que le 7 mars 2003 le Cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI, a écrit à Gabriele Kuby (auteur d'un livre critique Harry Potter, le bien ou le mal) : "Il est bon que vous fassiez la lumière sur Harry Potter, dont le subtil pouvoir d'attraction a un impact profond sans que l'on s'en rende compte et désagrège l'esprit du christianisme". Cette déclaration
est disponible sur le site de Mme Kuby.

Anne D'ANDRE