Harry Potter est de
retour dans un scénario remarquablement construit (source livresque oblige), ponctué d'effets spéciaux de très grande qualité, à l'image des précédents. La longueur de certaines discussions pourra lasser les épileptiques du strapontin, mais elles sont indispensables à la bonne compréhension de l'histoire. L'utilisation massive d'images sidérantes, comme les flashes très nombreux, doit déconseiller la vision du film aux spectateurs fragiles, d'autant qu'ils montrent des images généralement très glauques. Il en est de même pour les ophiophobes, qui soutiendront difficilement les images d'un python réticulé « customisé » pour la circonstance, c'est-à-dire particulièrement méchant et agressif.
Mis à part ce serpent, qui pourrait bien décrocher l'Oscar, les acteurs sont une fois de plus excellents et l'univers dans lequel ils
évoluent témoigne d'une imagination toujours aussi féconde.
Dans cet épisode, Poudlard n'est plus qu'un souvenir lointain. L'école de magie s'efface donc devant de multiples décors d'aventure beaucoup plus classiques, quoique très travaillés. Seul l'intérieur du Ministère de la Magie rappelle l'originalité ésotérique à notre bon souvenir.
Les personnes qui n'ont pas lu le livre auront parfois quelques difficultés à prendre le train en marche, sans que ce soit complètement rédhibitoire.
De plus, comme le veut la
loi de cet univers, le film évolue donc dans un contexte sombre et glacial. Comparé aux Narnia ou au Seigneur des Anneaux, qui montrent de superbes paysages, Harry Potter et les reliques de la mort ne montre que de grands espaces froids et désespérants.
Sur le fond il s'agit toujours des mêmes débats. Les livres, magazines, journaux et sites Internet étant plus que prolifiques sur la question (cf. les débats autour du livre de Madame Kuby), on se contentera ici de rappeler un élément objectif qui ne fait presque (la mauvaise foi est parfois tenace) pas polémique : la saga des Harry Potter charrie avec elle une culture gnostique et ésotérique très prononcée, en plein accord avec la quasi-totalité des courants satanistes. La magie peut être vue comme une chose innocente qui a
toujours enchanté les contes pour enfants, mais elle peut aussi être vue, dans le cas présent, comme quelque chose rendue plausible comme jamais auparavant, décortiquée et expliquée comme elle ne l'a jamais été, calquée sur les pratiques de l'authentique sorcellerie telle qu'elle est largement pratiquée aujourd'hui (incantations, possessions, malédictions, rites, profanations de sépultures, etc.). Il ne s'agit plus d'une féerie du côté du bien contre une sorcellerie du côté du mal. Les Harry Potter mettent en scène la même magie, ouvertement baptisée « sorcellerie », utilisable à merci par l'un et l'autre camp pour une finalité différente. Les enfants apprennent les incantations de leurs héros, les répètent, et n'imaginent pas un seul instant l'esprit qui les anime. Le rêve de la toute-puissance, qui provoque les guerres, les consommations de drogue et les violences continueront donc d'être entretenus par Harry Potter, pour la plus grande richesse de J.K. Rowling.
Par ailleurs le film tire une nouvelle fois sur le cadavre du nazisme, pour s'assurer qu'il est bien mort. Comme dans l'épisode précédent, les coqueluches des méchants sont l'ordre et la pureté du sang. Si la pureté du sang est effectivement une notion sectaire, on déplore que l'ordre soit de nouveau bêtement assimilé au totalitarisme, alors que c'est grâce à lui que s'harmonisent les sociétés. On pourrait objecter que ce qui est propre aux régimes totalitaires, c'est d'invoquer un faux ordre pour justifier d'illégitimes contraintes, mais il faudrait dans ce cas que J.K. Rowling se creuse un peu plus la tête pour expliquer aux jeunes dont elle a la responsabilité ce qui permet de distinguer le vrai ordre du faux ordre, à savoir l'intérêt général.
Concernant les personnages, la longueur du film est cette fois justifiée par l'approfondissement des relations humaines entre Harry, Ron et Hermione. L'objectif est clairement de mettre en scène un drame humain avec ses passions, ses blessures et ses doutes. Les trois grands adolescents se bécotent et ne se sentent plus sentir, tellement les sentiments qu'ils vivent ont l'air forts. Seulement voilà : tout cela est très superficiel ! On est dans le romantisme absolument décérébré, sujet aux changements des pulsions elles-mêmes commandées par le climat et les glandes. De l'ado pur jus vivement encouragé.
Harry Potter, quant à lui, n'est plus le sale gosse des autres épisodes. Il ne désobéit plus, puisqu'il n'a plus de supérieur, et on sent qu'il est devenu un chouilla plus honnête
que dans les précédents opus. J.K. Rowling a-t-elle assumé les nombreuses critiques qui ont été lancées à ce sujet ? En tout cas ce qui est toujours aussi affligeant, c'est l'imprudence de ce jeune homme dont on se demande sérieusement ce qu'il fait encore en vie. Franchement du genre à mettre la main dans la friteuse pour voir si ça brûle, Harry Potter multiplie les actions folles, comme si elles étaient nécessaires pour sauver l'humanité, bien au contraire mise en danger par cette témérité suicidaire. Y a-t-il un lac gelé en pleine nuit, au milieu d'une forêt bien noire et hostile, au fond duquel il ne parvient pas à attraper un objet magique et, donc, dangereux ? Qu'à cela ne tienne : après une délibération au moins égale à celle d'un chien courant après une balle de tennis, il va y plonger seul et manquer de se noyer, si ce n'était l'apparition inopinée de son copain Ron, toujours là comme par hasard pour ramasser les pots cassés.
Si cette frivolité tranche avec d'autres sagas comme Le Seigneur des Anneaux, où la réflexion, la stratégie et la prudence (au sens aristotélicien du mot) sont les conditions de la réussite, on retrouve étrangement un certain nombre d'éléments qui renvoient à cette dernière. En témoigne l'action néfaste des Horcruxes (objets maléfiques qui doivent être détruits) sur ceux qui les portent, qui rappelle curieusement les pouvoirs maléfiques d'un certain anneau ; ou la scène dans laquelle les trois adolescents parlent avec Créature (un elfe de maison), qui semble calqué sur un dénommé Gollum.
Un scénario d'excellente facture et des effets spéciaux à couper le souffle, pour un film d'aventure sombre et glacial retraçant l'utime combat entre Harry Potter et Voldemort.
Harry Potter est de
retour dans un scénario remarquablement construit (source livresque oblige), ponctué d'effets spéciaux de très grande qualité, à l'image des précédents. La longueur de certaines discussions pourra lasser les épileptiques du strapontin, mais elles sont indispensables à la bonne compréhension de l'histoire. L'utilisation massive d'images sidérantes, comme les flashes très nombreux, doit déconseiller la vision du film aux spectateurs fragiles, d'autant qu'ils montrent des images généralement très glauques. Il en est de même pour les ophiophobes, qui soutiendront difficilement les images d'un python réticulé « customisé » pour la circonstance, c'est-à-dire particulièrement méchant et agressif.
Mis à part ce serpent, qui pourrait bien décrocher l'Oscar, les acteurs sont une fois de plus excellents et l'univers dans lequel ils
évoluent témoigne d'une imagination toujours aussi féconde.
Dans cet épisode, Poudlard n'est plus qu'un souvenir lointain. L'école de magie s'efface donc devant de multiples décors d'aventure beaucoup plus classiques, quoique très travaillés. Seul l'intérieur du Ministère de la Magie rappelle l'originalité ésotérique à notre bon souvenir.
Les personnes qui n'ont pas lu le livre auront parfois quelques difficultés à prendre le train en marche, sans que ce soit complètement rédhibitoire.
De plus, comme le veut la
loi de cet univers, le film évolue donc dans un contexte sombre et glacial. Comparé aux Narnia ou au Seigneur des Anneaux, qui montrent de superbes paysages, Harry Potter et les reliques de la mort ne montre que de grands espaces froids et désespérants.
Sur le fond il s'agit toujours des mêmes débats. Les livres, magazines, journaux et sites Internet étant plus que prolifiques sur la question (cf. les débats autour du livre de Madame Kuby), on se contentera ici de rappeler un élément objectif qui ne fait presque (la mauvaise foi est parfois tenace) pas polémique : la saga des Harry Potter charrie avec elle une culture gnostique et ésotérique très prononcée, en plein accord avec la quasi-totalité des courants satanistes. La magie peut être vue comme une chose innocente qui a
toujours enchanté les contes pour enfants, mais elle peut aussi être vue, dans le cas présent, comme quelque chose rendue plausible comme jamais auparavant, décortiquée et expliquée comme elle ne l'a jamais été, calquée sur les pratiques de l'authentique sorcellerie telle qu'elle est largement pratiquée aujourd'hui (incantations, possessions, malédictions, rites, profanations de sépultures, etc.). Il ne s'agit plus d'une féerie du côté du bien contre une sorcellerie du côté du mal. Les Harry Potter mettent en scène la même magie, ouvertement baptisée « sorcellerie », utilisable à merci par l'un et l'autre camp pour une finalité différente. Les enfants apprennent les incantations de leurs héros, les répètent, et n'imaginent pas un seul instant l'esprit qui les anime. Le rêve de la toute-puissance, qui provoque les guerres, les consommations de drogue et les violences continueront donc d'être entretenus par Harry Potter, pour la plus grande richesse de J.K. Rowling.
Par ailleurs le film tire une nouvelle fois sur le cadavre du nazisme, pour s'assurer qu'il est bien mort. Comme dans l'épisode précédent, les coqueluches des méchants sont l'ordre et la pureté du sang. Si la pureté du sang est effectivement une notion sectaire, on déplore que l'ordre soit de nouveau bêtement assimilé au totalitarisme, alors que c'est grâce à lui que s'harmonisent les sociétés. On pourrait objecter que ce qui est propre aux régimes totalitaires, c'est d'invoquer un faux ordre pour justifier d'illégitimes contraintes, mais il faudrait dans ce cas que J.K. Rowling se creuse un peu plus la tête pour expliquer aux jeunes dont elle a la responsabilité ce qui permet de distinguer le vrai ordre du faux ordre, à savoir l'intérêt général.
Concernant les personnages, la longueur du film est cette fois justifiée par l'approfondissement des relations humaines entre Harry, Ron et Hermione. L'objectif est clairement de mettre en scène un drame humain avec ses passions, ses blessures et ses doutes. Les trois grands adolescents se bécotent et ne se sentent plus sentir, tellement les sentiments qu'ils vivent ont l'air forts. Seulement voilà : tout cela est très superficiel ! On est dans le romantisme absolument décérébré, sujet aux changements des pulsions elles-mêmes commandées par le climat et les glandes. De l'ado pur jus vivement encouragé.
Harry Potter, quant à lui, n'est plus le sale gosse des autres épisodes. Il ne désobéit plus, puisqu'il n'a plus de supérieur, et on sent qu'il est devenu un chouilla plus honnête
que dans les précédents opus. J.K. Rowling a-t-elle assumé les nombreuses critiques qui ont été lancées à ce sujet ? En tout cas ce qui est toujours aussi affligeant, c'est l'imprudence de ce jeune homme dont on se demande sérieusement ce qu'il fait encore en vie. Franchement du genre à mettre la main dans la friteuse pour voir si ça brûle, Harry Potter multiplie les actions folles, comme si elles étaient nécessaires pour sauver l'humanité, bien au contraire mise en danger par cette témérité suicidaire. Y a-t-il un lac gelé en pleine nuit, au milieu d'une forêt bien noire et hostile, au fond duquel il ne parvient pas à attraper un objet magique et, donc, dangereux ? Qu'à cela ne tienne : après une délibération au moins égale à celle d'un chien courant après une balle de tennis, il va y plonger seul et manquer de se noyer, si ce n'était l'apparition inopinée de son copain Ron, toujours là comme par hasard pour ramasser les pots cassés.
Si cette frivolité tranche avec d'autres sagas comme Le Seigneur des Anneaux, où la réflexion, la stratégie et la prudence (au sens aristotélicien du mot) sont les conditions de la réussite, on retrouve étrangement un certain nombre d'éléments qui renvoient à cette dernière. En témoigne l'action néfaste des Horcruxes (objets maléfiques qui doivent être détruits) sur ceux qui les portent, qui rappelle curieusement les pouvoirs maléfiques d'un certain anneau ; ou la scène dans laquelle les trois adolescents parlent avec Créature (un elfe de maison), qui semble calqué sur un dénommé Gollum.