Les films biographiques sont souvent source de difficultés et de déceptions. Il ne s’agit ni d’un documentaire ni d’une fiction pure et pourtant il convient d’emprunter aux deux genres les caractéristiques essentielles pour à la fois divertir et documenter le spectateur. Côté divertissement, le film reprend les canons du “success story” (récit d’une réussite !). On a ainsi notre héros, Steve Jobs, atypique, talentueux et idéaliste, bien interprété par Ashton Kutcher qui montre qu’il est capable de sortir du registre comédie ou action. Autour de lui, une myriade de personnages, parfois surjoués, mais bien écrits et sympathiques, sert de faire valoir, de moteur dramatique ou d’occasions humoristiques. Le scénario plutôt linéaire ne manque pas de rebondissements gracieusement offerts par la vie de Jobs. Pour faire rêver et forcer l’admiration, raconter les débuts d’Apple était un choix judicieux : un garage et une bande de potes. La réalisation, quoique conventionnelle, répond efficacement aux impératifs du genre avec sobriété et simplicité. Côté information, les curieux risquent d’être sur leur faim. On n'y apprend que peu de choses et sur une période allant des années 70 à la fin des années 90. Le déroulement des événements apparaît comme caricatural et simpliste. La contextualisation du monde industriel et informatique de l’époque manque de perspectives et l’évolution d’Apple est traitée à gros traits. Les cinéastes semblaient plus s’intéresser au caractère de Steve Jobs. De ce point de vue, le film analyse bien la solitude des pionniers, solitude tantôt subie tantôt provoquée par Jobs dont le portrait n’est pas particulièrement ménagé (perfectionniste, colérique, égoïste…).
Les films biographiques sont souvent source de difficultés et de déceptions. Il ne s’agit ni d’un documentaire ni d’une fiction pure et pourtant il convient d’emprunter aux deux genres les caractéristiques essentielles pour à la fois divertir et documenter le spectateur. Côté divertissement, le film reprend les canons du “success story” (récit d’une réussite !). On a ainsi notre héros, Steve Jobs, atypique, talentueux et idéaliste, bien interprété par Ashton Kutcher qui montre qu’il est capable de sortir du registre comédie ou action. Autour de lui, une myriade de personnages, parfois surjoués, mais bien écrits et sympathiques, sert de faire valoir, de moteur dramatique ou d’occasions humoristiques. Le scénario plutôt linéaire ne manque pas de rebondissements gracieusement offerts par la vie de Jobs. Pour faire rêver et forcer l’admiration, raconter les débuts d’Apple était un choix judicieux : un garage et une bande de potes. La réalisation, quoique conventionnelle, répond efficacement aux impératifs du genre avec sobriété et simplicité. Côté information, les curieux risquent d’être sur leur faim. On n'y apprend que peu de choses et sur une période allant des années 70 à la fin des années 90. Le déroulement des événements apparaît comme caricatural et simpliste. La contextualisation du monde industriel et informatique de l’époque manque de perspectives et l’évolution d’Apple est traitée à gros traits. Les cinéastes semblaient plus s’intéresser au caractère de Steve Jobs. De ce point de vue, le film analyse bien la solitude des pionniers, solitude tantôt subie tantôt provoquée par Jobs dont le portrait n’est pas particulièrement ménagé (perfectionniste, colérique, égoïste…).