Genre polymorphe par excellence, la comédie se nourrit une fois de plus d'elle-même. Avec ses situations embarrassantes calquées sur les comédies « à la Jennifer Lopez », une vie de couple rappelant celle de Mr and Mrs Smith (de Doug Liman, 2004), et un beau-père sorti tout droit de Mon beau-père et moi (de Jay Roach, 2001), le film réchauffe même les questions existentielles des Agents Secrets (de Frédéric Schoendoerffer, 2003). Même si, loi du genre, le scénario souffre cruellement en crédibilité, il reste que le tout offre un divertissement efficace, servi par un jeu d'acteur très sincère. Saluons la prestation de Katherine Eigl, qui rend son personnage très attachant. Ashton Kutcher, quant à lui, ne décevra pas ses fans du 70's Show. Bien sûr les pistes de réflexion sont rares et timidement empruntées. La question centrale vise à déterminer ce qui doit primer du secret de la vie professionnelle ou de la transparence dans la vie de couple mais, pour éviter de répondre franchement à la question, le film a recours à la traditionnelle « happy end ». Une problèmatique secondaire est celle de la difficile reconversion des agents secrets, dont on montre à quel point la vie privée est parasitée par la vie professionnelle. Mais là encore, le film ne peut avoir sur la question la profondeur d'un drame comme Agents Secrets. Bref une comédie qui remplit son rôle, pas plus...