La Grande Aventure Lego

Film : La Grande Aventure Lego (2014)

Réalisateur : Phil Lord, Chris Miller

Acteurs : Chris Pratt (Emmet), Will Ferrell (Lord Business), Elizabeth Banks (Cool-Tag), Will Arnett (Batman)

Durée : 01:40:00


Bon... Bah voilà... Une aventure. Avec des legos. Si si... Des trucs en plastique qui bougent et se comportent exactement comme des êtres humains... Marrant...

Côté histoire, on nous explique dans le dossier de presse que les aventures sont celles que les enfants pourraient imaginer. Peut-être, mais avec un bon gros pétard long comme mon bras de la marque Matrix alors...

En fait, l'idée générale est de défendre la créativité que permet ce vieux jeu de construction. Alors mettez-vous un peu à la place des réalisateurs ! Parce vous je ne sais pas, mais moi, quand j'étais gamin, les histoires partaient vraiment dans tous les sens et n'avaient ni queue ni tête. Portez ça à l'écran, et vous donnez le fiasco le plus spectaculaire de l'histoire du cinéma. Donc il fallait un scénario cohérent, mais qui autorise le n'importe quoi. Donc de l'ordre dans le désordre. Donc n'importe quoi, ou pas. Imaginez en plus qu'il vous faille faire cohabiter des mondes aussi différents que les spationautes et les pirates, ou les cowboys et Hello Kitty... Bref... problème insoluble dont les réalisateurs ne se sont finalement pas trop mal tirés en empruntant à la mythologie Matrix. La matrice devient donc tous ces mondes engendrés par un créateur (en fait deux mais on ne va pas déflorer l'intrigue) et desquels le héros parvient à s'extirper pour mieux sauver ses congénères.

Soyons honnêtes : l'histoire est trop compliquée pour les enfants, et trop rabâchée pour les adultes. Puisqu'on vous dit qu'il s'agit juste de voir plein de machins en plastique s'assembler dans tous les sens ! Nan mais c'est vrai : mettez-y du vôtre !

Il faut reconnaître que techniquement la prouesse est là. Il aura fallu des milliers d'heures de stop motion à la réalisation pour recréer cet univers fascinant du monde Lego. La fluidité est au rendez-vous et, en définitive, seule la mécanique des fluides laisse à désirer (j'ai toujours rêvé de mettre ça dans un article, « mécanique des fluides... »), puisque même l'eau est en lego.

Les différents univers de Lego sont très bien rendus et la marque se paye une publicité en or.

Côté éthique, on est assez proche de l'encéphalogramme plat. Emmet, le héros, se dresse contre un gros méchant tout plein qui veut de l'ordre, de l'ordre et encore de l'ordre (comme si l'ordre ne laissait aucune place à la créativité). Il réalise progressivement qu'il n'est qu'un numéro, mais parvient à initier les « constructeurs » (des personnages legos qui ne jurent que par la libre-création) à les persuader qu'en respectant une notice de montage, on peut faire converger les compétences de tout le monde. Okaaaaaay !

Les rapports amoureux entre l'alter-ego de Trinity (Matrix toujours) et Batman sont au degré zéro de la relation humaine. Rien de sale, que de la bêtise.

Bref. On l'aura compris, ce film ne casse pas trois pattes à un canard mais hypnotisera les petits nenfants et amusera les adultes en proposant un authentique film d'action qui pétarade dans tous les sens et procure, en définitive, une œuvre aussi divertissante que fatigante.

À vous de voir...