La Légende d'Hercule

Film : La Légende d'Hercule (2014)

Réalisateur : Renny Harlin

Acteurs : Kellan Lutz Hercule, Scott Adkins (Roi Amphitryon), Liam McIntyre (Sotiris), Liam Garrigan (Iphicles)

Durée : 01:39:00


Dès le début, on a peur.

Le roi Amphytrion, père d'Hercule, est présenté comme une brute sanguinaire tandis qu'Alcmène, sa femme et mère de notre héros, est sensée lutter (et se faire engrosser) pour la paix. Dans la mythologie, c'est à peu près l'inverse. Alcmène pousse Amphytrion à exploser tout ce qui la contrarie. Un genre de tête à claques, quoi...

Dans le film Alcmène commet également un adultère, alors que dans la mythologie Zeus - quel boute-en train ! - la dupe pour la féconder.

Alors que dans la mythologie Hercule est un psychopathe, il est ici un héros au grand cœur.

Et tout est comme ça... Ne me demandez pas d'ailleurs pourquoi le titre du film est romain (Hercule) alors qu'il aurait dû être grec (Héraclès).

Le film va même plus loin. Fils de Zeus, Hercule présente d'étonnantes similitudes avec un certain Messie roi des juifs et s'entend même dire « comment veux-tu sauver les autres, si tu ne te sauves pas toi-même. » Du délire : on sait très bien que dans la réalité Jésus était beaucoup plus musclé qu'Hercule et qu'il a tué le lion de Némée juste en éternuant !

Depuis 58 minutes pour vivre Renny Harlin a évolué. Son résultat est très proche des films 300. Même réalisation, mêmes effets bullet time, même recherche d'esthétisme huileux, de combats d'anthologie, de voix viriles, et de catcheurs en jupette. Sur le principe j'aime bien, ça détend. Sitôt le cerveau débranché, on passe un bon moment. Dommage qu'on ait droit à une scène érotique et une copulation suggérée (que vous assure que le mot est mérité, on entend même pendant l'acte et en postsynchronisation un cri de « taureau-cheval », pour faire grimper la testostérone). J'aime pas qu'on vienne me titiller la libido, elle est assez indisciplinée comme ça !

Sur le fond, même si le scénario tient la route, l'histoire est d'une bêtise confondante. Il s'agit en fait d'une simple romance contrariée par un mariage politique. Hercule vouloir fille, son frère voler fille, Hercule pas content, alors affronter le roi qui, comme par hasard, tyrannise son peuple. Comme dans Thor, le frère d'Hercule, plutôt sympa dans la légende, joue ici les Loki jaloux et mesquin, ce qui rajoute un peu de piment au tout.

Espèce de gros bêta d'Hercule, va, on t'aime bien quand même...