La Pourpre et le Noir

Film : La Pourpre et le Noir (1983)

Réalisateur : Jerry London

Acteurs : Gregory Peck (Hugh O'Flaherty), Christopher Plummer (Lieutenant Colonel Herbert Kappler), John Gielgud (Pape Pie XII), Kenneth Colley (Capitaine Hirsch)

Durée : 02:30:00


Le Pourpre et le Noir s'appuie sur une histoire vraie : l'opposition de Monsignore O'Flaherty du Saint Office à la poursuite des prisonniers de guerre réfugiés à Rome. Alors que l'Italie est aux mains des nazis depuis 1943, des centaines de prisonniers tentent de gagner le Vatican pour être protégés par sa neutralité. Monsignore O'Flaherty les loge et les protège.

Le film se concentre principalement sur le duel qui oppose progressivement O'Flaherty et le chef de la Gestapo à Rome, le colonel Herbert Kappler. Un film de résistance ? si l'on en croit les propos de O'Flaherty, non, « Nous ne faisons pas de la résistance (...) nous devons aider ceux qui sont en danger. » Un jeu sur les mots sans doute, car il y a bien plusieurs formes de résistance, mais ces propos montrent l'esprit qui anime O'Flaherty : il est guidé par la charité.

Cela est très bien rendu par une atmosphère discrète mais constante de prière et de méditation : chant grégorien se mêle à une musique guerrière, les habits ecclésiastiques aux habits militaires etc. Et la fin du film, sublime, montre bien à quel point Monsignore O'Flaherty sert l'Amour de Dieu et des hommes. Sa résistance est celle d'un prêtre, non d'un politicien.


Le jeu des acteurs est convaincant : le colonel Kappler interprété par Christopher Plummer (La Mélodie du bonheur) fait frémir tout en rendant les nuances d'un caractère faible sous apparence de fermeté ; Monsignore O'Flaherty (Gregory Peck) permet de ponctuer le film d'un humour léger grâce à un tempérament irlandais bien trempé.

Enfin l'interprétation de Pie XII par John Gielgud fait bien ressortir la difficile tâche du Pape dans un conflit aussi atroce. Il parle à cœur ouvert à O'Flaherty de toutes les données complexes de la neutralité du Vatican. On regrettera toutefois que le film passe sous silence ses actions discrètes et diplomatiques mais non moins efficaces, avérées par les historiens, et qui ont rendu possibles le travail d'hommes comme O'Flaherty.