L’enfance, symbole d’innocence, de jeux saints, d’imagination débordante, de spontanéité. Mais sous la caméra de Emmanuel Koltz et Albert Pereira Lazaro, cela devient vite synonyme de vulgarité, de bêtise crasse et revendiquée, de mesquinerie, de voyeurisme et d’irréalisme le plus total. Déjà auteurs du dessin animé Les lascars, les deux compères récidivent avec un film qui se veut drôle et tendre sur les aventures d’adolescents collégiens. Pourquoi pas ! Mais était-ce une raison pour les représenter uniquement désireux de faire du mal à leurs professeurs (sans raison logique), ne jamais s’occuper de leur devoirs (ni être punis pour cela) et avoir des comportements d’adultes de vingt ans concernant les relations entre les deux sexes ?

Cette vision de l’enfance post-moderne revue et corrigée par des réalisateurs libertaires passent d’autant plus mal que leurs jeunes héros sont tous des ados insupportables et jouant sans une once de charisme ou de talent (le film deviendrait presque malgré lui une ode au châtiment corporel) et leurs aventures sont aussi invraisemblables qu’insignifiantes. Et qui plus est jamais drôles…sauf pour les moins de quatre ans. Seuls points positifs : la BO excellente et des seconds rôles d’adultes bien campés (Lucien Jean-Baptiste, Vincent Desagnat) dont on peut croire qu’ils ont eu un sévère redressement fiscal. Voila un film qui ne fera certes pas oublier Le plus beau métier du monde de Gérard Lauzier, mais qui risque bien de rejoindre American Pie et autre Sexy boys comme film débile sur l’adolescence.