L'Agence tous risque est de retour dans un préquel hyperactif à la démesure des plans d'Hannibal (qui porte décidément bien son nom) : multitude d'effets spéciaux, scènes de destruction massives et gigantesques, rythme soutenu et situations très très improbables. La bande son est à la sauce moderne, le rap chassant par endroit la musique de synthèse de la série. Globalement l'esprit est bien respecté : la phase de préparation des plans est bien rendue et plus plausible que bien des épisodes télévisés, le déroulement des plans est haletant et les combats « bon enfant ». Le personnage de Barracuda est bien plus travaillé que dans la série, ce qui a pour effet de tuer quelque peu le mythe de la brute épaisse, mais les amateurs n'y perdront pas leurs marques. Les autres personnages sont bien interprétés comme Hannibal, joué par un Liam Neeson au sommet de son charisme. En utilisant à profusion ellipses temporelles, flashbacks et flashes forward, Joe Carnahan parvient à situer l'action en un temps record mais de manière digeste ! On regrettera pourtant que le film passe à côté de l'esprit serviable et chevaleresque de l'équipe, dont la vocation très claire dans la série est de défendre le faible contre le fort. En l'occurrence la motivation est bien plus basse, comme le dit Hannibal lui-même au sortir d'un emprisonnement injuste : « J'en déduis qu'en tôle t'as pas trouvé Dieu ?- Non, l'esprit de vengeance »Un film à la valeur technique incontestable, dont la valeur humaine baisse cependant d'un cran à côté de la série télévisée.