L'histoire de deux hommes qui ne comprennent rien aux femmes pour des raisons totalement différentes. L'un est à la recherche du grand amour, l'autre puise dans les rencontres comme on puise dans une boîte de chocolats. Pour l'un « c'est le hasard qui détermine les grandes histoires d'amour », pour l'autre « les femmes disent qu'on a un sexe dans le cerveau. Moi j'assume »... Et les deux sont malheureux, parce que chacun n'a pas compris ce qu'a compris l'autre. L'amour idéal n'existe pas, puisque tout est imparfait, mais l'éphémère des relations d'un soir laisse un grand vide qui ne peut être oublié que par ces relations d'un soir. Chacun se dit qu'il va avoir besoin des connaissances de l'autre pour connaître l'amour. Voici les prémisses de cette comédie souvent drôle et parfois affligeante, qui a le mérite de rappeler des vérités immuables tout en n'échappant pas aux poncifs du thème. Michel, ce grand rêveur, va en effet apprendre que ses parents, dont il vénérait la relation, vont divorcer et que son grand-père, qui a vécu une vie de bonheur conjugal immaculée, trompait en fait sa grand-mère... Ce dont il résulte qu'il n'y a dans ce film aucun couple qui se soit aimé de façon exclusive pendant longtemps. Gênant pour un film qui réfléchit sur la quête du plus parfait amour... Bien plus le film semble oublier qu'il peut y avoir un ratage d'amour sans qu'il y ait d'amour raté. Après tout deux personnes peuvent vivre en parfaite entente pendant longtemps et connaître un jour la difficulté du fait de la faiblesse de l'un ou de l'autre, mais cela vient-il vraiment pourrir le passé ? Heureusement non et c'est ce qui fait qu'un couple se cimente. En revanche doit-on penser que l'infidélité résulte nécessairement d'un amour raté ? Cette question apparemment théorique devient éminemment pratique lorsque Angèle demande à l'une de ses amies de tenter son mari pour connaître son amour. Alors que l'idée est franchement saugrenue (il faut au contraire gérer la faiblesse humaine, et non la pousser à s'exprimer), faut-il en déduire que le moment de faiblesse vérole la relation depuis son début, justifiant ainsi une rupture brutale et immédiate ? Techniquement Manu Payet et Clovis Cornillac s'en sortent très bien mais mettent la barre bien haut à la pauvre Virginie Efira. Avec ses accents de Valérie Lemercier, ses attitudes de Muriel Robin et son sourire de Sharon Stone, celle-ci peine à donner le change. Une comédie bien légère, donc, tant sur le fond que sur la forme...