Land of plenty

Film : Land of plenty (2003)

Réalisateur : Wim Wenders

Acteurs : John Diehl (Paul), Michelle Williams (Lana), Richard Edson (Jimmy), Wendell Pierce (Henry), Shaun Toub (Hassan), Burt Young (Sherman), Elvin Yuri Z. Elvin (L'officier), Jeris Lee Poindexter (...

Durée : 01:58:00


Wim Wenders est un de ces cinéastes qui à force de vouloir de la poésie à tout prix, développe une emphase
lourde. Land of plenty est certainement le film qui illustre le mieux ce défaut. Tout y est surfait, depuis le montage en parallèle du début, un poil trop simpliste, jusqu’à la fin, où Wenders détruit le peu de charme qui avait réussit à surnager de cet océan de maladresse en expliquant lourdement (et longuement) le propos de son film.

Wenders s’amuse avec la caméra numérique, jusqu’à effacer la limite entre les films de surveillance et ce que l’œil voit (encore un symbolisme lourd). Il filme avec courage (paraît-il) le Los Angeles qu’on ne voit jamais, celui des trottoirs couverts de clochards et des assassinats racistes.
En fait, la seule qualité de ce film est ce qu’il aurait put être. Il existe dans je ne sais quels limbes cinématographiques un Land of plenty bien différent du machin sur pellicule pour lequel vous avez payé votre place. Dans ce film irréel, Jeffries est aussi drôle qu’inquiétant, Lana est généreuse, mais l’ardeur de sa
jeunesse la conduit à juger trop vite, dans ce film il règne une atmosphère d’étrange poésie, un peu fantastique, curieux mélange de films pour enfants et de films d’épouvante. Mais ce Land of plenty nous ne pouvons que le rêver durant la projection de l’autre, tout à loisir cependant, tant il est vrai que ce dernier laisse notre cerveau disponible. C’est un de ces films que nous ne ne pourrons jamais voir, un film assassiné.

Le film a un message, il n’a même que cela, et à force de le répéter, il le rend presque insupportable. Ce message est avant tout politique : non à la paranoïa de la terreur et à la peur des étrangers, non au mur de Sharon, non à la politique antisociale, non à l’équipe Bush (ce dernier « non » est susurré tout bas, restons prudents, on ne sait jamais). Les quelques éléments qui restent du film que Land of plenty a faillit être sont plutôt positifs, comme la douceur et la générosité de Lana.


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Raphaël DU CHAZAUD