En 1984, John Milius, réalisateur de Conan le barbare, nous livrait un film uchronique où l’URSS, aidée de Cuba, envahissait militairement une partie des Etats-Unis et voyait se dresser contre elle une poignée de jeunes gens, dirigés par Patrick Swayze et Charlie Sheen pour lancer la résistance. Trente ans plus tard, nouveau contexte géopolitique : c’est la Corée du Nord qui devient la puissance occupante (remplaçant la Chine en post-production) avec les russes en supplétif. Le film est réalisé par Dan Bradley, surtout connu comme coordinateur de cascades, dont c’est le premier long-métrage. A la tête des Wolverines, nom de ces résistants (inspiré du jeu vidéo Call of duty : modern warfare), on retrouve Chris Hemsworth, Thor en personne. Si les personnages et les relations qui les unissent ont également changé, en revanche l’histoire reste très semblable à celle du film original et reprend globalement les mêmes péripéties (premières actions du groupe, organisation, riposte de l’occupant, fuite du groupe, rencontre de soldats américains aguerris), seule la fin est réellement différente. Outre le fait de toucher à une actualité très chaude, le film se permet également de remettre à l’honneur les notions d’engagement patriotique, d’honneur et de courage guerrier, et ce à une époque où l’ensemble de ces valeurs sont généralement brocardées abondamment au cinéma. Il illustre également les difficultés des relations humaines en temps de guerre et la nécessité des choix entre intérêts individuels et collectifs. Plus orienté film d’action que l’original, le film n’en sacrifie pas pour autant ses personnages qui sont suffisamment étoffés pour que l’on s’intéresse à eux. Un remake à la hauteur de son modèle.