Le château ambulant

Film : Le château ambulant (2003)

Réalisateur : Hayao Myazaki

Acteurs : .

Durée : 01:59:00


Hayao Miyazaki nous plonge dans un conte de fée, ressemblant à la Belle et la Bête. Les personnages, très réussis artistiquement, sont au cœur d’une histoire assez complexe et en même temps poétique, avec la contemplation de beaux paysages, qui sont en harmonie avec les sentiments des personnages. Lorsque Hauru a l’esprit tranquille, il emmène la ‘vieille’ Sophie dans un jardin fleuri et paisible, mais au contraire, lorsqu’il est agité, il faut parcourir un long tunnel pour le découvrir abattu.
Histoire magique, aux musiques envoûtantes et aux décors somptueux, Le château ambulant s’
attache à la perfection du graphisme qui peut être amusant. Ainsi, le château du magicien, tas de ferraille tenant on ne sait comment, représente une sorte de poisson gigantesque, animé par le génie Calcifère. Mais face à cette féerie des images, les multiples transformations des personnages et leurs différentes identités obligent le spectateur à suivre l’histoire au plus près, s’il ne veut pas se perdre. Toutefois, à l'heure des mangas froids et technologisés, Hayao Miyazaki prouve que, pour faire rêver, rien ne vaut un brin de poésie et un vieux fond de sagesse.

Dans cette histoire, jeunesse et vieillesse, laideur et beauté s'inversent dans une fantasmagorie inventive qui est aussi une jolie fable sur la force de l'amour pacificateur. Jolie fable où l'esprit de paix et d'harmonie parvient finalement à stabiliser l'agitation trouble du monde magique, monde du pouvoir et des conflits, des sortilèges contradictoires et des perpétuelles métamorphoses.
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Sur un fond de guerre et de batailles où Hauru essaie de protéger les populations civiles, Hayao Miyazaki met en scène la ‘vieille’ Sophie qui semble fragile tout en restant très dynamique. Sophie, vieillie prématurément par un sortilège, aurait pu avoir le cœur asséché par l’épreuve, mais cela n’est pas. Au contraire, lorsqu’elle entre dans le château ambulant, elle s’attache presque aussitôt le petit Marco et le génie du feu Calcifère par son dynamisme et son cœur tendre. Sophie est présentée comme une femme maternelle et active dans sa maison, estimant les travaux domestiques à leur juste valeur. Face à une société où la femme est de moins en moins féminine et délaisse sa maison, Sophie est peut-être la réponse à une attente de Hayao Miyazaki lui-même ?
La recherche de la perfection dans le graphisme tend à se rapprocher d’une quête d’Hauru. En effet, celui-ci recherche la beauté extérieure pour son corps,
mais aussi (peut-être plus inconsciemment…) la beauté de l’âme. Par exemple, Hauru se désole de voir que ses cheveux ont changé de couleur, ce qui n’est pas beau selon lui ; de même, sous des apparences repoussantes, Hauru sait découvrir la beauté intérieure de la ‘vieille’ Sophie.

Tout en recherchant la perfection et la beauté, Hauru mène une quête de l’amour vrai et profond, qui ne s’effondre pas au premier obstacle rencontré. Déçu une première fois, Hauru recherche plus facilement la beauté intérieure sans s’arrêter aux apparences. C’est ainsi qu’il découvre la véritable personnalité de Sophie, sous son aspect de vieille femme de 90 ans.
Lors de transformations des personnages, le résultat obtenu peut être repoussant, surtout pour de jeunes enfants, sans pour cela être effrayant. Hauru se couvre d’une glue verte et visqueuse puis il commence à fondre. Hauru se transforme également en oiseau, ressemblant à l’oiseau
mythologique le Phénix. Nous nous retrouvons aussi face à des espèces de pieuvres noires et caoutchouteuses. Un fond de guerre assez violent rend le dessin animé peu adapté aux plus petits.