Le Cinquième pouvoir

Film : Le Cinquième pouvoir (2013)

Réalisateur : Bill Condon

Acteurs : Benedict Cumberbatch (Julian Assange), Daniel Brühl (Daniel Domscheit-Berg), Anthony Mackie (Sam Coulson), David Thewlis (Nick Davies)

Durée : 02:09:00


Après facebook (The social network de David Fincher) et l’I-phone (JOBS de Joshua Michael Stern), c’est au tour du célèbre réseau d’information Wikileaks et de son responsable Julian Assange, surtout connu pour la révélation de plusieurs dossiers militaires américains sensibles en 2010. Le film se base sur deux ouvrages : Inside Wikileaks : My time with Julian Assange at the World’s most dangerous website, rédigé par Daniel Domscheit-Berg, ancien complice d’Assange, et Wikileaks : Inside Julian Assange war on secrecy des journalistes David Leigh and Luke Harding. L’histoire (dont le titre correspond à la désignation du média social de masse) suit les circonstances de la création de Wikileaks ainsi que les fameuses révélations de 2010 qui firent tant de bruit, mais en évitant plusieurs épisodes comme les démêlés judiciaires d’Assange. Parallèlement à l’histoire du média et des répercutions géopolitiques, on suit l’évolution des relations entre Assange et Berg, d’abord amis et alliés indéfectibles avant que Berg ne prenne ses distances vis-à-vis d’Assange. Si la première partie du film correspond à une apologie pure et simple de l’action d’Assange (en chevalier de l’information libre face aux méchantes banques), la seconde partie se montre plus nuancée, dévoilant la part d’ombre du fondateur de Wikileaks, sa mégalomanie, son égocentrisme et son mépris pour la vie humaine puisqu’il prend le risque d’exposer la vie des différentes sources militaires que comptent ces fameux documents. Bien sûr, la morale finale du film défend néanmoins l’impérieuse nécessité d’informer à tout prix le public des agissements des Etats, fut-ce au prix de la vie de gens sur le terrain et de la sûreté nationale. Une prise de position simpliste et assez démagogique mais qui a quand même le mérite de nous montrer de manière très documentée le mode de fonctionnement de ces médias de masse modernes et leurs répercussions sur la géopolitique mondiale. Du point de vue formel, c’est également une œuvre très bien réalisée et interprétée, Benedict Cumberbatch et Daniel Bruhl sont excellents dans les rôles de Julian Assange et Daniel Berg et le suspense demeure ciselé même en connaissant les faits.