Le Hobbit : la Bataille des Cinq Armées

Film : Le Hobbit : la Bataille des Cinq Armées (2014)

Réalisateur : Peter Jackson

Acteurs : Martin Freeman (Bilbon Sacquet), Richard Armitage (Thorin Ecu-de-Chêne), Evangeline Lilly (Tauriel), Lee Pace (Thranduil)

Durée : 02:24:00


La saga de Tolkien s’achève ! Critiqué pour avoir sorti deux épisodes du Hobbit assez vides en péripéties importantes, Peter Jackson avait une pression plus forte que lorsqu’il acheva la trilogie du Seigneur des Anneaux en apothéose (pas moins de 13 oscars pour le 3e opus !).

Ce troisième et dernier volet se hisse (contrairement aux deux autres, mais ce n’est que mon humble avis) à la hauteur de la trilogie précédente de l’anneau. Le titre annonce la couleur : « La bataille des cinq armées ». Les grands souvenirs du Seigneur des Anneaux, notamment de Minas Tirith, pour les amateurs, refont surface. L’aspect à la Narnia reproché également aux deux premiers Hobbit s’efface. Les créatures merveilleuses des forêts, exit, place aux légions d’orques, aux esprits malveillants, aux cités en cendres, au sombre repère de Sauron.

Les liens dans cette pléthore de personnages se tissent sur des valeurs chevaleresques, qui se voient très rarement au cinéma aujourd’hui. Le courage, le moins rare me direz-vous, mais aussi la loyauté, l’honneur, la fidélité et l’épée du guerrier au service des plus faibles font briller des héros jamais idéalisés (sauf un, mais on ne va pas chipoter).

Ces nobles valeurs se dressent face au Mal et ses immenses armées. Manichéen ? Pas vraiment : si les mauvais semblent damnés de façon irréversible, comme Satan lui-même, le camp du « bien » est nettement plus nuancé : il est faible, fragile, divisé, cupide parfois … Le rapport entre la fresque de Tolkien et la religion peut encore alimenter des discussions.

Même si la tâche est âpre pour nos héros, on reste sur sa faim concernant un personnage que l’on ne verra peut-être plus jamais sur les écrans : Sauron. Toujours présenté avec une classe incomparable, terrifiant, insaisissable, on le voit franchement trop peu. Vous le savez peut-être, Hitchock disait que pour faire un bon film, il faut un bon méchant. Celui-ci est parfait ! Aussi fascinant que trop rare …
Autre petit bémol : l’épilogue, toujours aussi longuet, et la transition vers le Seigneur des Anneaux, sans doute trop discrète, timide même. Et comme c’est évidemment la fin du film, on sort un peu frustré, malgré les deux heures de combats époustouflants.

Mais bon, il faut se repasser ces images panoramiques, cette musique émouvante, ces dialogues toujours aussi élégants, ces décors fidèles à l’imaginaire de Tolkien, pour ne pas faire l’enfant capricieux.
Certes pas à la hauteur du Retour du Roi, ce final rappelle les plus épiques chansons de gestes médiévales. Magnifiant le courage et l’amour (sous différentes formes : amitié, amour filial, etc), dans un récit grandiose, il rallume la légende de la Terre du Milieu comme il se devait, pour une dernière fois.