Le Jour attendra

Film : Le Jour attendra (2013)

Réalisateur : Edgar Marie

Acteurs : Jacques Gamblin (Victor), Olivier Marchal (Milan), Carlo Brandt (Serki), Reda Kateb (Wilfried)

Durée : 01:32:00


Si le cinéma français semble parfois moribond, il reste un genre où il tire très honorablement son épingle du jeu : le polar ou le thriller. C’est comme comédien qu’Olivier Marchal revient au genre, le scénario et la réalisation étant commis par Edgar Marie, scénariste des Lyonnais. Pour un premier film l’académisme rassurant est évité, et Edgar Marie nous propose une réalisation soignée et stylisée. Ponctué par quelques ralentis osés, le film transporte le spectateur dans une nuit parisienne à la fois attractive et affligeante où gueules cassées et clubbers se croisent sans trop se fréquenter. La lumière est parfaitement maîtrisée et la bande-son très circonstanciée renforce l’ambiance fêtarde et violente. L’amitié des deux héros (Olivier Marchal et Jacques Gamblin) suscite l’émotion parce qu’elle dure malgré les trahisons et les égoïsmes. Le combat qu’ils ont en commun n’est pas celui qui apparaît spontanément : le grand psychopathe Serki qui veut leur peau ! Victor ne cherche que la paix et la sécurité de sa famille. Milan quant à lui sait qu’il est paumé et tente avec la rage du dernier recours de réparer ses erreurs. Il souffre d’avoir perdu un ami, il souffre d’avoir négligé sa famille. Il cherche donc un pardon que ses proches n’ont pas la force de donner, ce qui l’empêche d’avancer. Edgar Marie montre en définitive que si le pardon peut nous aider à faire le deuil de nos erreurs, on ne peut l’attendre ou l’exiger des autres pour espérer retrouver la sérénité. Milan n’a en réalité aucune estime de lui-même. Il erre dans une sombre résignation qui lui fait dire qu’il n’est pas le père dont ses filles ont besoin et surtout qui le pousse à l’acte ultime.