Voici un nouveau film sur une société secrète. Après, entre autres, The Wicker man (2006), ou Benjamin Gate et le Livre des secrets (2008), il est vrai que Nicolas Cage est coutumier du fait mais, cette fois, l’organisation n’est pas une société tournée vers je ne sais quelle spiritualité occulte. Il s’agit en effet d’une milice privée fondée par de prétendus honnêtes citoyens afin de pallier aux insuffisances sécuritaires de la Nouvelle-Orléans. Dans une intrigue assez bien menée, la vraisemblance s’est tout simplement fait la malle : l’organisation fait appel à de parfaits amateurs pour exécuter des travaux de professionnels. Le film ne livre pas de manuel du bon petit créateur de société foireuse qui fonctionne quand même mais, magie de la convention tacite entre le spectateur et Hollywood, il suffit de débrancher son cerveau pour profiter du produit. Sur le plan de l’éthique, on pourrait évidemment s’interroger sur la pertinence d’une « justice » privée, mais l’organisation étant dans le film bourrée de méchants tout plein, on comprend rapidement qu’il s’agit de la dénoncer et de montrer que seul un État peut contrôler tant bien que mal les dérives d’un système judiciaire. La question aurait été pertinente si l’organisation avait été irréprochable comme le fameux Un Justicier dans la ville, avec Charles Bronson. Quand on parvient à n’être pas trop exigeant, le film peut donc être intéressant. Le suspens est au rendez-vous, la paranoïa envoûtante, la violence sous-jacente, le doute et l’ambiguïté omniprésents... Nicolas Cage a fait bien pire. Le problème, c’est qu’il pourrait faire bien mieux.