Le Septième fils

Film : Le Septième fils (2014)

Réalisateur : Sergey Bodrov

Acteurs : Jeff Bridges (Maître Gregory), Ben Barnes (Tom Ward), Julianne Moore (Mère Malkin), Alicia Vikander (Alice)

Durée : 01:42:00


Sorcières contre chevaliers sans peur et sans reproches, round 25646 (au moins). Inspiré de l'univers merveilleux du britannique Joseph Delaney, Le septième fils nous entraîne dans un univers de guerriers, de sorcières, de gobelins, de spectres et « de toutes ces sortes de choses. »

Comment cette idée vint à l'auteur ? Tout simplement lorsqu'il acheta une maison dans un petit village dont l'église était hantée. Seul l'intervention d'un exorciste parvint à faire cesser les portes qui claquaient, les pierre tombales déplacées, les paroissiens terrorisés. Voilà, se dit l'écrivain, de quoi raconter les aventures d'un chevalier nommé « l'épouvanteur, » dont le métier serait de lutter avec acharnement contre les forces du mal.

Oui, seulement voilà…

D'une part exit les références à la religion (ne me parlez pas de la pauvre croix qui valdingue sous les cris d'une possédée). L'épouvanteur se sert d'argent pour lutter contre les forces du mal ce qui, à vrai dire, est assez bidonnant. Je suis moi-même en train de mettre au point dans mon bureau une arme contre Satan à base de snickers et de tic-tac. C'est ça, vous rigolerez moins quand je libérerai vos maisons de l'emprise satanique grâce à ma nouvelle arme qui, en plus, sera comestible (finit le saucisson dans le sac à dos !).

D'autre part, la frontière entre le bien et le mal n'est pas nette. On apprend qu'il y a de méchantes et de gentilles sorcières, dont certaines fort appétissantes au demeurant. Conséquence : la magie n'est pas mauvaise en soi, tout dépend de ce qu'on en fait. C'est l'éternel attrape-couillon de la magie blanche et de la magie noire (comme au Brésil, où coexistent l'Umbanda et le Kimbanda), où l'on est persuadé que les esprits (parfois les mêmes) sont tantôt sadiques, tantôt bienveillants. Par ailleurs, on n'échappe pas à la tarte à la crème des sorcières brûlées par un peuple idiot et obscurantiste, mais il faut reconnaître aussi que cela a existé (moins que ce que l'on dit) sous l'empire du protestantisme (les catholiques n'ayant, contrairement aux idées reçues, pas de sorcières sur la conscience).

Reste que l'univers est très bien rendu. Les effets spéciaux sont excellents et l'intrigue, assez simplette, est néanmoins convenablement traitée. Jeff Bridges incarne un vieux chevalier solitaire assez charismatique et Julian Moore une sorcière convaincante.

On se prend même parfois à rire, c'est dire !