Ces derniers temps, c'est comme ça, Benoît Poelvoorde fait sa petite sortie sur nos écrans. Après Une famille à louer la semaine précédente, dans lequel il interprétait un homme riche en quête affective, le voilà interprétant maintenant un rôle d'une grande modestie : Dieu, tout simplement…
Le but du film est assez simple. Basé sur une idée amusante et originale (chaque être humain se voit informé de sa date de mort et reconsidère du même coup sa vie), il s'agit de se mettre à la place de Dieu pour imaginer comment le monde pourrait être meilleur.
A côté d'une réalisation parfois très esthétique, les idées originales pullulent. Dieu dirige le monde à partir d'un grand ordinateur (qui permet par exemple de changer la couleur du ciel), les hommes et les femmes ont une « musique interne » qui les caractérise (un peu comme nos odeurs propres que sentent les animaux) et Dieu, en plus du Christ, aurait une fille, Éa, qui comme son grand frère aurait un rôle à jouer pour l'humanité.
Derrière cette apparente décontraction comique on trouve, sous-jacente, la remise en cause du monde dans lequel nous vivons, et tout particulièrement de Dieu lui-même, représenté de façon sacrilège sous les traits d'un homme alcoolique, agressif, foncièrement méchant, bourreau d'enfant (ce qui vaut une scène un petit peu dure pour justifier la révolte contre Dieu), incompétent pour gérer les humains et (c'est la seule chose qui soit théologiquement exacte) immuable, ce qui veut aussi dire qu'il reste un salaud jusqu'à la fin.
Il suffit de réfléchir un court instant aux questions soulevées par le film pour comprendre que ce qui sous-tend le scénario est une rebuffade devant le « mystère » du mal. Le schéma est extrêmement simple et simpliste : si Dieu existe, la seule explication pour qu'il tolère les maux de toutes sortes (guerres, maladies, etc.) est qu'Il soit mauvais. Et nous, êtres humains, pouvons donc en déduire deux issues : soit Il n'existe pas, soit Il est mauvais. Pour insuffisante qu'elle est intellectuellement (en écartant par exemple le perfectionnement par la souffrance), cette théorie dans le film est intéressante car elle continue le raisonnement en accordant toute sa confiance dans l'être humain (après tout, point n'est besoin de réussir pour persévérer, mais au vu des échecs à répétition chaque fois que l'homme place philosophiquement sa foi en lui-même, on doit rappeler que si l'erreur est humaine, la persévérance est en la matière diabolique).
Comment, dans le film, se traduit cette idéologie ? Tout simplement dans le fait que ce nouveau testament que Éa, donc la petite sœur de Jésus pour ceux qui l'auraient oublié, sera écrit non pas par un Dieu (ou par les témoins des paroles d'un Dieu), mais par les six nouveaux apôtres que la petite fille choisira, apôtres malades et souffrant comme il se doit.
Le résultat est très proche de l'idéologie ambiante, cette maladie intellectuelle qui ronge tant les apôtres de l'art contemporain que ceux de l'éducation nationale, par exemple. En effet, les six personnes choisies énoncent des vérités stupides qu'on peut interpréter a volo, des citations à la Forest Gump comme « la vie, c'est comme une boîte de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber ». Ces phrases d'une qualité intellectuelle made in France sont du même registre : « sans air, les oiseaux tombent... ». Merci mon pote. J'ai payé une place pour apprendre ça ?
Le mystère plane sur la Vierge Marie.
La femme de Dieu, et donc la mère de Jésus, interprétée par Yolande Moreau, est une ménagère idiote, sans personnalité et éteinte par son alcoolique de mari. Est-ce la Vierge Marie ? Il ne vont pas jusque-là, peut-être parce que salir une femme réputée pure et innocente nuirait à l'image de l'œuvre. En tout cas c'est fortement suggéré et, entre les histoires de zoophilie et de petit garçon qui veut devenir une fille avant de mourir, le film résonne dans la salle comme une bien mauvaise blague belge...
Ces derniers temps, c'est comme ça, Benoît Poelvoorde fait sa petite sortie sur nos écrans. Après Une famille à louer la semaine précédente, dans lequel il interprétait un homme riche en quête affective, le voilà interprétant maintenant un rôle d'une grande modestie : Dieu, tout simplement…
Le but du film est assez simple. Basé sur une idée amusante et originale (chaque être humain se voit informé de sa date de mort et reconsidère du même coup sa vie), il s'agit de se mettre à la place de Dieu pour imaginer comment le monde pourrait être meilleur.
A côté d'une réalisation parfois très esthétique, les idées originales pullulent. Dieu dirige le monde à partir d'un grand ordinateur (qui permet par exemple de changer la couleur du ciel), les hommes et les femmes ont une « musique interne » qui les caractérise (un peu comme nos odeurs propres que sentent les animaux) et Dieu, en plus du Christ, aurait une fille, Éa, qui comme son grand frère aurait un rôle à jouer pour l'humanité.
Derrière cette apparente décontraction comique on trouve, sous-jacente, la remise en cause du monde dans lequel nous vivons, et tout particulièrement de Dieu lui-même, représenté de façon sacrilège sous les traits d'un homme alcoolique, agressif, foncièrement méchant, bourreau d'enfant (ce qui vaut une scène un petit peu dure pour justifier la révolte contre Dieu), incompétent pour gérer les humains et (c'est la seule chose qui soit théologiquement exacte) immuable, ce qui veut aussi dire qu'il reste un salaud jusqu'à la fin.
Il suffit de réfléchir un court instant aux questions soulevées par le film pour comprendre que ce qui sous-tend le scénario est une rebuffade devant le « mystère » du mal. Le schéma est extrêmement simple et simpliste : si Dieu existe, la seule explication pour qu'il tolère les maux de toutes sortes (guerres, maladies, etc.) est qu'Il soit mauvais. Et nous, êtres humains, pouvons donc en déduire deux issues : soit Il n'existe pas, soit Il est mauvais. Pour insuffisante qu'elle est intellectuellement (en écartant par exemple le perfectionnement par la souffrance), cette théorie dans le film est intéressante car elle continue le raisonnement en accordant toute sa confiance dans l'être humain (après tout, point n'est besoin de réussir pour persévérer, mais au vu des échecs à répétition chaque fois que l'homme place philosophiquement sa foi en lui-même, on doit rappeler que si l'erreur est humaine, la persévérance est en la matière diabolique).
Comment, dans le film, se traduit cette idéologie ? Tout simplement dans le fait que ce nouveau testament que Éa, donc la petite sœur de Jésus pour ceux qui l'auraient oublié, sera écrit non pas par un Dieu (ou par les témoins des paroles d'un Dieu), mais par les six nouveaux apôtres que la petite fille choisira, apôtres malades et souffrant comme il se doit.
Le résultat est très proche de l'idéologie ambiante, cette maladie intellectuelle qui ronge tant les apôtres de l'art contemporain que ceux de l'éducation nationale, par exemple. En effet, les six personnes choisies énoncent des vérités stupides qu'on peut interpréter a volo, des citations à la Forest Gump comme « la vie, c'est comme une boîte de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber ». Ces phrases d'une qualité intellectuelle made in France sont du même registre : « sans air, les oiseaux tombent... ». Merci mon pote. J'ai payé une place pour apprendre ça ?
Le mystère plane sur la Vierge Marie.
La femme de Dieu, et donc la mère de Jésus, interprétée par Yolande Moreau, est une ménagère idiote, sans personnalité et éteinte par son alcoolique de mari. Est-ce la Vierge Marie ? Il ne vont pas jusque-là, peut-être parce que salir une femme réputée pure et innocente nuirait à l'image de l'œuvre. En tout cas c'est fortement suggéré et, entre les histoires de zoophilie et de petit garçon qui veut devenir une fille avant de mourir, le film résonne dans la salle comme une bien mauvaise blague belge...