L'Effet aquatique

Film : L'Effet aquatique (2016)

Réalisateur : Solveig Anspach

Acteurs : Florence Loiret-Caille (Agathe), Samir Guesmi (Samir), Didda Jonsdottir (Anna), Philippe Rebbot (Reboute)

Durée : 01:23:00


L'Effet aquatique – Solveig Anspach [ISL] – 2016

Jean-Baptiste du Potet, pour L’Ecran.fr – 30 juin 2016

 

Il fallait remonter à la série Alerte à Malibu (1989) pour voir une œuvre filmique consacrée entièrement à la profession de maître-nageur ! Hasard du calendrier, un film franco-islandais sort trois jours avant le quart de finale inattendu de l’Euro 2016 entre la France et l’Islande ! Au programme une course-poursuite amoureuse assez classique mais avec quelques situations cocasses, qui va conduire Samir, faux débutant en natation, dans le sillage aquatique de la maître-nageuse Agathe. Cette histoire d’amour navigue entre les eaux domestiques de la piscine de Montreuil et les eaux sauvages d’une Islande magnifique que l’on n’a pas l’habitude de voir, si ce n’est dans Game of Thrones (Kingslanding). Abandonnant d’entrée tout recours au suspense, le scénario évite l’écueil de possibles lourdeurs sur les questions d’insertion et a le mérite de tirer sur d’autres ficelles : la qualité d’observation de la réalisatrice Solveig Anspach ; l’intérêt porté à la culture islandaise ; et enfin l’expérimentation d’un concept travaillé en fil rouge dans la plupart des scènes, à savoir l’impact de l’eau sur le comportement des gens. Cela fait pas mal d’originalité pour une comédie romantique à l’allure assez banale !

Une comédie aquatique originale aux abords glissants

Globalement le focus braqué sur le caractère « démocratique » des piscines municipales est réussi : l’uniforme du maillot met tout le monde sur un quasi pied d’égalité ; mais le film aurait pu axer davantage son comique sur cet aspect d’égalisation sociale subite : que l’on se rappelle la fameuse scène de la douche d’un Louis de Funès rondouillet se comparant à un haltérophile dans le Corniaud (1964) ! L’Effet aquatique préfère s’intéresser à l’aspect parfois glauque des piscines, et même d’un peu trop près (on se passerait bien de blagues répétitives sur les slips de bain moulants). Il glisse volontiers sur une vulgarité récurrente prétextée par l’appartenance très populaire des deux protagonistes principaux, ou même par l’hyper-hygiénisme de nos amis islandais mis en œuvre par des mesures de contrôle pour le moins envahissantes... Cela corrompt malheureusement la réussite de cette aventure hydraulique parvenant malgré cela à se frayer une longueur d’innocence.