Les Papas du dimanche

Film : Les Papas du dimanche (2011)

Réalisateur : Louis Becker

Acteurs : Thierry Neuvic (Antoine), Hélène Fillières (Jeanne), Olivier Baroux (Léo), Marilyne Canto (Léa)

Durée : 01:30:00


Petit-fils de Jacques Becker et fils de Jean Becker, le producteur Denis Becker signe son premier film qu’il estime autobiographique, non dans les faits mais dans les sentiments. Le sujet est finalement peu commun sauf pour les aficionados du clownesque Madame Doubtfire (1993, de Chris Columbus, avec Robin Williams). L’intérêt de l’histoire est d’avoir mis le projecteur sur les sentiments du père plus que sur le déchirement sentimental de l’adultère. Et c’est avec beaucoup de naturel que Becker filme les tiraillements de son papa du dimanche. Les sentiments sont assez universels et le cinéaste a su toucher les différents aspects de la situation. Très vite la colère se fait rattraper par la nécessité de rester un père digne devant ses enfants, de conserver les mêmes réflexes d’éducation (reproches vestimentaires, devoirs le week-end…), de limiter l’impact sur le moral des petits dont la souffrance est assez bien rendue quoique parfois au travers d’un jeu ou d’un dialogue maladroit. Le grand mérite du film est donc le réalisme des psychologies qui ne cherche pas à minimiser la gravité du divorce. Néanmoins, mais c’est le mal contemporain, la dissolution est vue comme la seule alternative avec ce fatalisme que rien ne peut sauver cette famille. Paradoxalement, l’optimisme final nous projette dans une autre histoire, non plus celle intéressante de la relation paternelle, mais celle beaucoup plus plate d’un nouvel amour qui fait oublier que les véritables victimes, ce sont les enfants.