Bienvenus dans l'univers froid, glacé, brutal des prisons anglaises. Kim Chapiron avait fait fort aux États-Unis avec Dog Pound, David Mackenzie, Hitchcock d'Or au Festival du film britannique de Dinard pour My Name is Hallam Foe, remet le couvert en transposant le concept dans son île natale.
Dès le début, on sent bien qu'on n'est pas là pour rigoler. Amplifiée par l'absence de musique, la pellicule crue nous embarque dans un monde carcéral au réalisme saisissant, pris en main par des acteurs remarquables et emmené par une réalisation tantôt nerveuse tantôt relâchée, mais toujours sous tension, comme il se doit dans un tel sujet.
Les forces en présence sont multiples.
Eric d'abord, joué par un Jack O'Connell détonnant dans son rôle de psychopathe déchaîné mais lucide et calculateur.
Son père ensuite, interprété par l'australien Ben Mendelsohn, assez peu connu du grand public mais redoutable acteur. Celui-ci est un criminel endurci à la manchette facile, réalisant soudainement combien il a gâché la vie de son rejeton et bien déterminé à se rattraper de façon maladroite et intrusive. Il trouve un refuge affectif dans les bras de son compagnon de cellule et subit donc tout le mépris d'Éric.
Les prisonniers évoluent autour de ces deux personnages comme des fantômes qui n'entrent dans le champ que pour prendre ou donner des coups. A l'exception peut-être du groupe de parole, ils contribuent à rendre ces eaux peu sûres.
Le personnel de la prison, quant à lui, prend des largesses coupables avec la loi. Ils sont détestés par Éric et le lui rendent bien.
Au milieu de tous ces prédateurs, une pauvre pomme, jouée par un Rupert Friend convaincant, qui tente d'enrayer la violence dans un groupe de parole qu'il anime bénévolement dans la prison (le scénariste, Jonathan Asser, sait de quoi il parle puisqu'il a été thérapeute dans une maison d'arrêt londonienne).
Quel est le message du film (Jack O'Connell revendique que les films de prison doivent avoir une morale) ? Vraisemblablement qu'il est possible mais extrêmement difficile de sortir un criminel de son état. On ne déflorera pas l'intrigue, mais le brave pacificateur devra se battre contre tout le monde pour pouvoir obtenir des débuts de résultats maigres et, surtout, fragiles.
En fait, si le film était une peinture, il appartiendrait probablement au genre poissard. Les mœurs de ces reclus sociaux sont peints sans compromis, et David Mackenzie ne recule devant rien : propos orduriers, bistouquette à l'air, tabassage en règle… Tout y passe…
Foi de criminologue, le film représente bien la réalité, mais il n'est pas à livrer à tous les regards. Si les psychiatres, psychologues, étudiants en criminologie, etc. y trouveront utilement matière à disserter, le grand public préférera probablement mettre son argent dans un spectacle plus édifiant.
Bienvenus dans l'univers froid, glacé, brutal des prisons anglaises. Kim Chapiron avait fait fort aux États-Unis avec Dog Pound, David Mackenzie, Hitchcock d'Or au Festival du film britannique de Dinard pour My Name is Hallam Foe, remet le couvert en transposant le concept dans son île natale.
Dès le début, on sent bien qu'on n'est pas là pour rigoler. Amplifiée par l'absence de musique, la pellicule crue nous embarque dans un monde carcéral au réalisme saisissant, pris en main par des acteurs remarquables et emmené par une réalisation tantôt nerveuse tantôt relâchée, mais toujours sous tension, comme il se doit dans un tel sujet.
Les forces en présence sont multiples.
Eric d'abord, joué par un Jack O'Connell détonnant dans son rôle de psychopathe déchaîné mais lucide et calculateur.
Son père ensuite, interprété par l'australien Ben Mendelsohn, assez peu connu du grand public mais redoutable acteur. Celui-ci est un criminel endurci à la manchette facile, réalisant soudainement combien il a gâché la vie de son rejeton et bien déterminé à se rattraper de façon maladroite et intrusive. Il trouve un refuge affectif dans les bras de son compagnon de cellule et subit donc tout le mépris d'Éric.
Les prisonniers évoluent autour de ces deux personnages comme des fantômes qui n'entrent dans le champ que pour prendre ou donner des coups. A l'exception peut-être du groupe de parole, ils contribuent à rendre ces eaux peu sûres.
Le personnel de la prison, quant à lui, prend des largesses coupables avec la loi. Ils sont détestés par Éric et le lui rendent bien.
Au milieu de tous ces prédateurs, une pauvre pomme, jouée par un Rupert Friend convaincant, qui tente d'enrayer la violence dans un groupe de parole qu'il anime bénévolement dans la prison (le scénariste, Jonathan Asser, sait de quoi il parle puisqu'il a été thérapeute dans une maison d'arrêt londonienne).
Quel est le message du film (Jack O'Connell revendique que les films de prison doivent avoir une morale) ? Vraisemblablement qu'il est possible mais extrêmement difficile de sortir un criminel de son état. On ne déflorera pas l'intrigue, mais le brave pacificateur devra se battre contre tout le monde pour pouvoir obtenir des débuts de résultats maigres et, surtout, fragiles.
En fait, si le film était une peinture, il appartiendrait probablement au genre poissard. Les mœurs de ces reclus sociaux sont peints sans compromis, et David Mackenzie ne recule devant rien : propos orduriers, bistouquette à l'air, tabassage en règle… Tout y passe…
Foi de criminologue, le film représente bien la réalité, mais il n'est pas à livrer à tous les regards. Si les psychiatres, psychologues, étudiants en criminologie, etc. y trouveront utilement matière à disserter, le grand public préférera probablement mettre son argent dans un spectacle plus édifiant.