Premier film de la réalisatrice Jill Culton, qui avait fait auparavant partie de l’équipe de développement de 1001 Pattes et de Monstres et Cie (de Peter Docter, David Silverman, Lee Unkrich, 2001) Les rebelles de la forêt est né d’une idée de Steve Moore, dessinateur et
écrivain, intrigué par le comportement de certains animaux sauvages qui n’avaient plus peur de la proximité des hommes. Il s’agit aussi du deuxième long-métrage des studios Sony Pictures Animation, nouveau-venu sur le créneau des studios d’animations tels que Pixar et Blue Sky.Le défi consistait pour Les rebelles de la forêt à se démarquer de la rude concurrence de studios plus anciens, à la renommée mondiale, tout en étant attrayant par son humour et la cohérence de son scénario. L’objectif n’est malheureusement pas totalement atteint. Produit commercial pensé aussi comme une percée dans un environnement cinématographique saturé (le film d’animation étant devenu la norme des dessins animés destinés au jeune public), Les rebelles de la forêt n’a pas su se détacher d’un style déjà vu et constitue en réalité un puzzle fusionnant tant bien que mal des idées, un style narratif et une technique piochés ici et là.
D’un point de vue narratif le film met
en scène l’inévitable trio improbable entre un ours apprivoisé et pataud et un cerf aussi rachitique que surexcité. Censée être la recette d’un humour complet et efficace, cette collaboration antédiluvienne entre deux personnages on ne peut plus incompatibles devient fade et prévisible. L’humour de situation est certes au rendez-vous, mais l’ensemble du scénario consiste en une succession schématique de situations toutes plus improbables les unes que les autres, et dont l’utilité (mis à part le comique) est difficile à percevoir. Il faut cependant rendre hommage à une galerie d’animaux déjantés (les écureuils écossais, les castors à l’accent québécois…), aux prestations hilarantes même si le trait est parfois largement forcé. Quant au rapport avec les humains, le film est décevant car il ne met en scène qu’une bataille (vite expédiée) entre les chasseurs et les animaux de la forêt.
Saluons cependant les prouesses techniques, bien qu’insuffisantes pour porter à elles seules l’
intérêt du film. La fourrure des animaux est remarquablement bien rendue, les poils bougent au gré du vent, en petites zones indépendantes. L’atmosphère de la forêt, bien que cette dernière soit un peu trop dépouillée, est bien présente… Mais malheureusement Les rebelles de la forêt, tout en étant un divertissement agréable, ne parvient pas à faire la différence et s’oublie assez vite…
Partant de l’idée actuellement en vogue, à savoir les rapports entre animaux et humains, déjà illustrée par le film d’animation Nos voisins les hommes (2005), Les rebelles de la forêt tend à explorer la façon dont les hommes sont perçus par les animaux sauvages. Il est regrettable que cette vision soit en réalité purement manichéenne : d’un côté les chasseurs, profondément bêtes et obstinés, de l’autre les gens civilisés comme Beth, gentils et sensibles.
La morale sans profondeur veut montrer l’importance que peut avoir un ami, même le plus difficile à vivre… Le cerf
Elliot modifie la perception des choses de Boog, lui fait découvrir un nouvel aspect de la vie (comme le pillage des magasins d’alimentation…), et l’entraîne dans un environnement étranger et dangereux… Mais l’amitié n’a pas de prix et justifie les plus grands sacrifices, à condition qu’elle ne soit pas mauvaise, ce que ne précise pas le film.
Stéphane JOURDAIN
écrivain, intrigué par le comportement de certains animaux sauvages qui n’avaient plus peur de la proximité des hommes. Il s’agit aussi du deuxième long-métrage des studios Sony Pictures Animation, nouveau-venu sur le créneau des studios d’animations tels que Pixar et Blue Sky.
Le défi consistait pour Les rebelles de la forêt à se démarquer de la rude concurrence de studios plus anciens, à la renommée mondiale, tout en étant attrayant par son humour et la cohérence de son scénario. L’objectif n’est malheureusement pas totalement atteint. Produit commercial pensé aussi comme une percée dans un environnement cinématographique saturé (le film d’animation étant devenu la norme des dessins animés destinés au jeune public), Les rebelles de la forêt n’a pas su se détacher d’un style déjà vu et constitue en réalité un puzzle fusionnant tant bien que mal des idées, un style narratif et une technique piochés ici et là.
D’un point de vue narratif le film met
en scène l’inévitable trio improbable entre un ours apprivoisé et pataud et un cerf aussi rachitique que surexcité. Censée être la recette d’un humour complet et efficace, cette collaboration antédiluvienne entre deux personnages on ne peut plus incompatibles devient fade et prévisible. L’humour de situation est certes au rendez-vous, mais l’ensemble du scénario consiste en une succession schématique de situations toutes plus improbables les unes que les autres, et dont l’utilité (mis à part le comique) est difficile à percevoir. Il faut cependant rendre hommage à une galerie d’animaux déjantés (les écureuils écossais, les castors à l’accent québécois…), aux prestations hilarantes même si le trait est parfois largement forcé. Quant au rapport avec les humains, le film est décevant car il ne met en scène qu’une bataille (vite expédiée) entre les chasseurs et les animaux de la forêt.
Saluons cependant les prouesses techniques, bien qu’insuffisantes pour porter à elles seules l’
intérêt du film. La fourrure des animaux est remarquablement bien rendue, les poils bougent au gré du vent, en petites zones indépendantes. L’atmosphère de la forêt, bien que cette dernière soit un peu trop dépouillée, est bien présente… Mais malheureusement Les rebelles de la forêt, tout en étant un divertissement agréable, ne parvient pas à faire la différence et s’oublie assez vite…
Partant de l’idée actuellement en vogue, à savoir les rapports entre animaux et humains, déjà illustrée par le film d’animation Nos voisins les hommes (2005), Les rebelles de la forêt tend à explorer la façon dont les hommes sont perçus par les animaux sauvages. Il est regrettable que cette vision soit en réalité purement manichéenne : d’un côté les chasseurs, profondément bêtes et obstinés, de l’autre les gens civilisés comme Beth, gentils et sensibles.
La morale sans profondeur veut montrer l’importance que peut avoir un ami, même le plus difficile à vivre… Le cerf
Elliot modifie la perception des choses de Boog, lui fait découvrir un nouvel aspect de la vie (comme le pillage des magasins d’alimentation…), et l’entraîne dans un environnement étranger et dangereux… Mais l’amitié n’a pas de prix et justifie les plus grands sacrifices, à condition qu’elle ne soit pas mauvaise, ce que ne précise pas le film.