L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet

Film : L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet (2013)

Réalisateur : Jean-Pierre Jeunet

Acteurs :

Durée : 01:45:00


L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet est l'adaptation du premier roman écrit par le jeune écrivain Reif Larsen, du même nom (à rallonge). Un surdoué d’ingénierie décide de traverser les USA pour recevoir un prix obtenu pour une invention, à seulement dix ans. Un secret familial le pousse en fait à cette aventure folle, bien plus qu’un désir de gloire que son intelligence méprise déjà.

Le film choisit une esthétique sucrailleuse, enfantine, colorée et vivante, et n’hésite pas à insérer quelques séquences surréalistes pour explorer l’imagination, à cet âge débridée, de l’enfant (la seule bonne idée du récent raté Boule & Bill). Cette palette et cette créativité donnent toute son originalité au film. Ceci dit, on reste quelque peu amer de ne pas l’avoir trouvée dans ce que le film semblait annoncer : un road movie version bambin, avec toutes les idées farfelues que cela aurait pu donner. Le voyage, en fait, nous laisse sur notre faim.

Le petit T.S. Spivet est un malin, et n’hésite pas à mener par le bout du nez pour obtenir ce qu’il veut : amusant, mais quelque peu étrange pour un enfant cherchant à faire éclater une vérité. On rit régulièrement de cette tête blonde qui parle tantôt comme le Petit Nicolas, tantôt comme un petit Einstein, mais quelques « surprises » du scénario semblent détonner, manquer de logique, et n’atteignent donc pas toujours leur but émotionnel. Le film hésite entre réalisme et conte enfantin, et cela ne dispose pas à percevoir ce dernier côté avec le regard qu’il faut.

Il reste toutefois une bouffée d’air frais bien rare, au milieu de la noirceur en vogue : sont soulignées dans ce film des valeurs en voie de disparition comme l’unité familiale ou l’amour filial. C’est surtout l’innocence qui y brille, parfaite pour les enfants, mais aussi bienvenue pour les adultes, qui y trouveront une ambiance à contre-courant, rappelant quelques classiques où la simplicité faisait le génie, comme Le Ballon Rouge, et peut-être même La Guerre des Boutons.