Low Cost

Film : Low Cost (2010)

Réalisateur : Maurice Barthélémy

Acteurs : Jean-Paul Rouve (Dagobert), Judith Godrèche (Nuance), Gérard Darmon (Jean-Claude), Étienne Chicot (M. Paul), Maxime Lefrançois (Guy), Vincent Lacoste (Dimitri), Krystoff Fluder (Bertrand)

Durée : 01:29:00


C'est sûr, il faut aimer... Issu de la joyeuse troupe des Robin des bois, champions du comique par l'absurde, Maurice Barthélémy réalise son troisième long métrage avec son vieux complice, Jean-Paul Rouve : « j’avais tellement envie de faire un film avec lui et là, pour le rôle d’un passager névrosé, c’était l’occasion rêvée. Je connais parfaitement ce garçon pour avoir travaillé en binôme avec lui pendant des années sur les sketchs des Robins des Bois. J’ai
pensé et écrit le rôle pour lui. »
(Maurice Barthélémy, réalisateur, in Dossier de Presse). Les amateurs de sa série « Faut-il... » y trouveront leur compte, tandis que les curieux pourront entrer doucement en contact avec un humour moins décalé que celui qui fit leur célébrité sur la chaîne Comédie dans les années 2000.

Judith Godrèche (épouse de Maurice Barthélémy dans la vie) y apporte son charme et Gérard Darmond son énigmatique personnalité, rejoignant ainsi un casting bien équilibré.

Ce film est-il aussi vaporeux que RRRrrrr !!! ? Assurément pas. Il ressort de cette comédie une étude de caractère qui, sans égaler celle de Boileau, confère au film une certaine profondeur et un rire honnête.
Darmond en retraité mal dégrossi, Godrèche en hôtesse férue de psychologie de comptoir, Rouve en colérique intraverti... autant de caractères qui prennent place parmi tant d'autres caricatures (le CRS, l'homme d'affaire, le gothique, le gauchiste raté, l'écolo hypocrite...) ! C'est évident : la caricature est par essence infidèle au modèle, mais elle a le mérite d'en grossir les traits caractéristiques, et c'est tout ce qu'on exige de cette petite comédie d'autant que, fait rare, le graveleux n'est pas de la partie.

Quelques thèmes de société, comme la relation à la différence, sont également évoqués. Ainsi Jean-Paul Rouve incarne-t-il un homme extrêmement et souvent gêné devant un nain dans l'avion. Il veut faire comme s'il ne voyait pas mais il voit et gaffe sans cesse, s'en veut d'avoir gaffé et se sent chaque fois plus mal à l'aise, ce qui entraîne d'autres gaffes.
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Sociologiquement aussi, on s'esclaffe de voir une psychologie des foules que n'aurait probablement pas renié Gustave Le Bon, tant on a l'impression de reconnaître des situations qui nous sont familières, comme ce groupe qui se galvanise devant la détermination d'un chef pour mieux se dégonfler et l'abandonner à la première difficulté.

Raphaël Jodeau