Un film de super héros réalisé par Zack Snyder (Watchmen ; 300) et produit par Christopher Nolan et David Goyer (The Dark Knight) ne pouvait donner qu’un cocktail explosif :  scènes d’action démesurées (même si la surenchère des combats titanesques peut finir par lasser), effets spéciaux magistraux, casting de choc, et jeu irréprochable des acteurs, scénario ni trop compliqué, ni trop simpliste, bande annonce magistrale (signée Zimmer), développement psychologique du héros, que l’on suit par des flashbacks qui servent à la découverte et à l’acceptation de la vérité, autant d’éléments qui rendent ce blockbuster d’une efficacité redoutable.

Il est très intéressant de noter que Kal-El ne se bat pas simplement pour une notion vague de justice ou d’humanité, qui servirait simplement de prétexte à un film d’action. Si ses parents consentent au sacrifice de la séparation, et si lui choisira de protéger la Terre, plutôt que de donner une nouvelle chance à son monde d’origine, Krypton, c’est parce qu’ils sont motivés par un bien supérieur aux biens légitimes que peuvent représenter la famille ou la patrie : celui du libre-arbitre, remis en cause par le mode de fonctionnement de Krypton, qui impose à chacun de ses habitants une place, un rôle à jouer, une vie déterminée, sans autre choix possible que d’accomplir son destin.

Comment ne pas y voir une critique sous-jacente de la société actuelle, qui, sous prétexte de vouloir un bonheur aseptisé pour ses citoyens, finit par penser et décider à leur place, pour finalement leur enlever tout choix ?