Vu le battage publicitaire fait pour le film, on pouvait craindre les pires déceptions. Pourtant Moi, moche et méchant parvient à faire rire franchement petits et grands en utilisant un humour à double vitesse : les petits pourront s'esclaffer devant le burlesque des situations (parfois dans le plus pur style Beep Beep et Coyote), et les grands s'amuser du comique allusif (par exemple la banque du mal, qui finance tous les projets des méchants s'appelle la Lehman Brothers).
Sur fond de musique grandiose (Hans Zimmer oblige), le film déborde d'ingéniosité et les « minions », petites créatures au service de Gru, sont effectivement mignons, et rigolos. La très récente société de production Illumination Entertainement, créée en 2007 par Universal pour exploiter le marché des familles, a visiblement bien étudié ce qui séduit les enfants. Toutes les joies de nos chères têtes blondes y passent : le paradisiaque parc d'attraction, le « doudou » en forme de licorne de la petite Agnès... et quelques blagues d'un goût douteux, comme la scène dans laquelle les minions s'amusent à se photocopier les fesses.
Les trois petits orphelins vivent un véritable cauchemar dans l'orphelinat, et vu ce qu'ils demandaient dans leurs prières du soir, ils ne s'attendaient pas à être adoptés par un papa tel que Gru ! Le film est un patient apprivoisement de celui-ci par les enfants, mais également des enfants par lui (en particulier de la petite Margo, l'aînée). Mais, principale intrigue psychologique du film, cet apprivoisement va interférer avec un passé douloureux. L'origine de la méchanceté de Gru est en effet clairement montrée sous les traits de sa méchante maman, dédaigneuse et méprisante vis-à-vis de son petit.
Ces méchancetés de Gru sont d'ailleurs des facéties tout au plus, même si dans la réalité celle de la capture de la lune aurait des conséquences désastreuses ! Les méchants sont montrés comme des personnes drôles qui cumulent les taquineries. Cette confusion entre méchanceté et taquinerie entraîne que les enfants pourraient ne plus avoir la méchanceté en horreur, d'autant plus que celle-ci est déconnectée dans le film de ses conséquences fâcheuses : être méchant c'est immédiatement se faire des ennemis, utiliser son énergie pour faire du mal aux autres, et par là devoir se protéger en permanence des vengeances de ses victimes. Dans le film, glacer une file d'attente pour passer devant ou menacer le voisin de tuer son chien passerait presque pour de la gentillesse. Il serait donc utile pour les éducateurs de discuter de ce point avec les enfants.
Un film d'animation bien fait, souvent drôle et attendrissant, malgré quelques vulgarités, qui mène une réflexion de surface sur la rencontre entre méchanceté et paternité.
Vu le battage publicitaire fait pour le film, on pouvait craindre les pires déceptions. Pourtant Moi, moche et méchant parvient à faire rire franchement petits et grands en utilisant un humour à double vitesse : les petits pourront s'esclaffer devant le burlesque des situations (parfois dans le plus pur style Beep Beep et Coyote), et les grands s'amuser du comique allusif (par exemple la banque du mal, qui finance tous les projets des méchants s'appelle la Lehman Brothers).
Sur fond de musique grandiose (Hans Zimmer oblige), le film déborde d'ingéniosité et les « minions », petites créatures au service de Gru, sont effectivement mignons, et rigolos. La très récente société de production Illumination Entertainement, créée en 2007 par Universal pour exploiter le marché des familles, a visiblement bien étudié ce qui séduit les enfants. Toutes les joies de nos chères têtes blondes y passent : le paradisiaque parc d'attraction, le « doudou » en forme de licorne de la petite Agnès... et quelques blagues d'un goût douteux, comme la scène dans laquelle les minions s'amusent à se photocopier les fesses.
Les trois petits orphelins vivent un véritable cauchemar dans l'orphelinat, et vu ce qu'ils demandaient dans leurs prières du soir, ils ne s'attendaient pas à être adoptés par un papa tel que Gru ! Le film est un patient apprivoisement de celui-ci par les enfants, mais également des enfants par lui (en particulier de la petite Margo, l'aînée). Mais, principale intrigue psychologique du film, cet apprivoisement va interférer avec un passé douloureux. L'origine de la méchanceté de Gru est en effet clairement montrée sous les traits de sa méchante maman, dédaigneuse et méprisante vis-à-vis de son petit.
Ces méchancetés de Gru sont d'ailleurs des facéties tout au plus, même si dans la réalité celle de la capture de la lune aurait des conséquences désastreuses ! Les méchants sont montrés comme des personnes drôles qui cumulent les taquineries. Cette confusion entre méchanceté et taquinerie entraîne que les enfants pourraient ne plus avoir la méchanceté en horreur, d'autant plus que celle-ci est déconnectée dans le film de ses conséquences fâcheuses : être méchant c'est immédiatement se faire des ennemis, utiliser son énergie pour faire du mal aux autres, et par là devoir se protéger en permanence des vengeances de ses victimes. Dans le film, glacer une file d'attente pour passer devant ou menacer le voisin de tuer son chien passerait presque pour de la gentillesse. Il serait donc utile pour les éducateurs de discuter de ce point avec les enfants.