Mon Beau-Père et Nous

Film : Mon Beau-Père et Nous (2009)

Réalisateur : Paul Weitz

Acteurs : Robert de Niro (Jack Byrnes), Ben Stiller (Greg Focker), Owen Wilson (Kevin Rawley), Dustin Hoffman (Bernie Focker), Barbra Streisand (Roz Focker), Blythe Danner (Dina Byrnes), Teri Polo (Pam Focker...

Durée : 01:45:00


Une comédie rythmée mais superficielle, à l'humour inégal, souvent déplacé et lourd, et téléguidé. Quelques moments amusants. Malgré les apparences de légèreté du film, de solides valeurs traditionnelles sont présentes néanmoins.

Ce film est le troisième volet de la vie des Byrnes et des Furniker (le nom en dit déjà long sur le genre d'humour…). Auparavant, il y a eu Mon beau-père et moi (2000) et Mon beau-père,
mes parents et moi
(2003).

 


Le rythme est soutenu et il n'y a pas de temps mort, ce qui est un des aspects positifs de ce film sans grande surprise.

Le jeu des acteurs est classique et correct. Ouf, les deux seniors (Robert D
span>e Niro et Dustin Hoffman) sont moins caricaturaux que d'autres fois. Robert De Niro semble même bien décrispé à certains moments, ce qui nous change de son visage éternellement grincheux.


L'histoire n'a pas grand intérêt, mais se suit sans vraiment s'ennuyer. Les personnages sont plutôt sympathiques. Tout de même, cela aide. Il y a quelques moments réussis (rares, hélas, par rapport au reste) sans grande originalité mais à l'effet efficace: filature de Greg par Jack, quiproquo qui s'en suit, répétition sur les
beaux-pères. Il y a pas mal d'autres moments qui se veulent humoristiques, mais ne parviennent pas à l'effet recherché. Soit parce que la chute est tellement évidente qu'il n'y a pas de surprise, soit parce que le niveau est affligeant.


C'est correctement filmé, mais il n'y a rien de très beau sur le plan visuel. Contrairement aux propos, les images restent très discrètes. La musique passe bien, mais ne laisse aucun souvenir particulier. Les dialogues sont bien menés mais contiennent de nombreuses évocations sexuelles, assez désagré
ables.


Dommage que la forme soit si médiocre, car les valeurs présentées sont bien sympathiques: amour et fidélité des couples (malgré le cabotinage apparent du père de Greg), respect de la parole donnée, accueil joyeux de la vie et des enfants, réussir dans son cœur plutôt qu'au niveau du portefeuille, etc. Donnons une mention spéciale au personnage de Blythe Danner (Dina Byrnes) en femme équilibrée, servant la paix familiale et le discernement, comme dans chaque épisode.


Sont regrettables certaines allusions à une soit-disant liberté sexuelle, professée par la mère de Greg, sexologue devenue ici promotrice des sextoys et proclamant : "Pas de tabou, libérons nos fantasmes" (affirmation à la mode, mais étrange chez quelqu'un que l'on nous présente comme un praticien). Si l'affirmation est faite dans le contexte de la relation du couple (depuis quand, même là, tous les fantasmes devraient-ils être actés ?), il y a des risques pour qu'elle soit entendue sur un mode élargi.


Cette fois-ci, le regard zoophile du scénariste est absent. Mais l'ensemble vole toujours bas, une grand partie des tentatives d'humour tourne autour du sexe, de façon bête et sans finesse. D'autres comédies, même sur ce registre, sont nettement plus fines, par exemple Bye Bye Love (de Peyton Reed, 2003).


Dans leurs relations entre eux, les personnages n'ont pas beaucoup évolué. Et tout ce qui est présenté reste assez superficiel. Mais l'objet du film n'est pas là. Il y a aussi quelques clichés avec les enfants (exemple au début du film: parents débordés… avec deux rejetons seulement).


L'art de la comédie est bien difficile. Beaucoup de films ainsi estampillés ne sont pas drôles, et souvent tombent dans le graveleux, le déplacé, l'indécent, le salace. Comme si
les blagues bêtes, lourdes et grasses devaient suffire à contenter tout un chacun. Dans cette série, on n'y échappe pas. L'humour est souvent stupide, souvent sexuel voire scatologique, ou très convenu.


Le film est trop superficiel (et franchement lourd par moments) pour mériter qu'on l'utilise ou qu'on y perde du temps. Cependant, s'il est visionné tout de même, il peut faire l'objet d'échanges sur divers thèmes, par exemple:

- identifier le regard contemporain occidental sur l'intimité, la sexualité, etc.

- la difficulté de faire de l'humour… et ce que peut être l'humour.

- ce que peut être réussir son couple, sa famille. En effet, malgré les apparences de légèreté du film, de solides valeurs traditionnelles sont présentes.