My skinny sister

Film : My skinny sister (2015)

Réalisateur : Sanna Lenken

Acteurs : Rebecka Josephson (Stella), Amy Deasismont (Katja), Annika Hallin (Karin), Henrik Norlén (Lasse)

Durée : 01:35:00


Un peu de cinéma suédois cette semaine avec le surprenant My Skinny Sister, bien curieux mélange de Little Miss Sunshine (Jonathan Dayton, 2006) et de… Persona (Ingmar Bergman, 1966) ! Pour faire court, cette comédie dramatique met en scène deux sœurs face à l’adolescence : Stella, 12 ans, rondelette, un peu au ralenti, et Katja, quelques années de plus, fine, élancée, jolie, et douée au patinage artistique.

On pourrait croire, en regardant la bande-annonce, que la différence entre la grande et la petite sœur va nous servir de prétexte à un scénario à l’américaine dans lequel Stella, défavorisée par ses rondeurs, va tout faire pour égaler sa sœur, jusqu’à y parvenir, via le patinage, à force d’entraînement et à coups de « Yesyoucan » ! Pas du tout, ou du moins pas seulement ! Le regard suédois dans cette affaire est beaucoup plus subtil : il va s’intéresser à la grandeur sœur, ne pas la considérer uniquement par les attributs de sa beauté et de son adresse sportive. Il va au contraire s’attacher à révéler la faille qui est en elle, et le besoin qu’elle aussi éprouve d’avoir sa petite sœur à ses côtés.

On retrouve bien entendu l’empreinte du grand cinéaste suédois Ingmar Bergman dans ce film sur la vie turbulente de deux personnages féminins soucieux de se comprendre, d’entrer en compétition et de se prouver l’amour de deux sœurs inséparables. La réalisatrice Sanna Lenken parvient à donner une grande intensité à des scènes de la vie familiale pourtant classiques, cela avec une mise en scène assez sobre. Un bel exemple de ce que l’on peut faire de naturel et de globalement réussi sans avoir à tisser des intrigues complètement farfelues avec des budgets stratosphériques ! La petite Stella a plus d’un regard et plus d’une parole pouvant désarmer le sabre laser d’un Jedi. C’est aussi ça le cinéma : des films misant sur la simplicité et ne rivalisant pas avec des blockbusters… mais presque !