Philippe Lellouche, frère de Gilles, a décidé de passer pour la première fois de l’autre côté de la caméra pour évoquer ses souvenirs d’enfance. Pour ce premier film, il y a du bon et du moins bon. Si les acteurs tiennent bien leur rôle, l’écriture des personnages reste approximative. A part quelques beaux moments de sincérité, les dialogues manquent de naturel et de vraisemblance. On dérive même dans la caricature avec les personnages secondaires qui représentent une Bretagne de bouseux limités qui parlent avec une botte de foin dans la bouche. L’intention de Lellouche n’était certes pas la moquerie mais il n’est pas parvenu à trouver l’équilibre adéquat. Si le tableau de ses souvenirs est grossièrement peint, le cinéaste a malgré tout su toucher l’universel à travers une histoire personnelle. Loin de la pure comédie, le film s’ouvre sur la découverte d’un adultère, centre névralgique de toute l’histoire. Au-delà de la nostalgie bien rendue des vacances de gamin, c’est avant tout l’histoire d’une famille au bord de l’explosion à une époque où le mariage avait encore une signification. On regrettera la légèreté de certains passages mais, dans le fond, Lellouche profite de l’histoire de ses parents pour transmettre un beau message de pardon, jugé trop convenu ou naïf par certains. Il n’est en tout cas pas désagréable d’entendre un couple se dire “je t’ai choisi” et admettre que “la liberté, c’est parfois de dire non.”