Voici un charmant petit film venu tout droit de la Fox. Il s'agit d'une petite famille qui doit se reconstruire après la mort de la mère. Habilement porté par Matt Damon, Benjamin, le père, est un journaliste talentueux qui abandonne sa carrière. Comme tout dans sa ville lui rappelle sa défunte femme, il décide de déménager mais rien n'y fait. La question centrale est donc pour lui d'apprendre à combler un vide que rien n'apaise, pas même la gestion d'un zoo en perdition.

Ce devra être également le défi des deux enfants.
Dylan, l'aîné, est un adolescent torturé qui s'exprime dans son cahier de dessins macabres. Afin de s'accrocher à des amis qu'il n'a pas, ou plus, il refuse sa nouvelle vie et se réfugie dans un monde peuplé de squelettes et de têtes tranchées. Son père finira par comprendre que cette situation est inacceptable, quel que soit le contexte dramatique, c'est ce changement d'attitude qui sauvera son garçon, bien plus que l'amourette stérile que ce dernier entretient avec une jeune fille du zoo.
Rosie, la cadette, est une petite fille très fraîche qui ne souffre pas de la même façon. Souvent comique ou touchante, sa candeur résolue lui permet de voir le soleil dans les pires abysses.

Une relation va naître progressivement entre Benjamin et Kelly, gardienne-chef du zoo et, pour une fois, cette relation n'est pas traitée au marteau-piqueur. Kelly ne va pas remplir le vide de Benjamin. Elle va exister à côté. L'homme blessé devra d'abord panser ses blessures avant de nourrir une nouvelle relation, ce qui change des films naïfs où c'est précisément la nouvelle relation qui vient soigner la blessure. De plus cette liaison n'a rien des feux de paille d'une amourette (il n'y a d'ailleurs aucune relation sexuelle dans le film). Par sa progressivité et sa pudeur, elle témoigne d'une certaine profondeur qui avait déserté depuis longtemps nos pellicules hollywoodiennes.

Quoique évidemment prévisible, ce film est donc un joli divertissement à déguster.