Ah ! Woody Allen ! Ses mots tous bidons, ses névroses, ses films trop bien pour être négligés et pas assez sages pour servir de boussole, bref... Woody Allen...

Eh bien ! ce petit lunetteux va, dans la présente comédie sentimentale, servir de clé allen (et je ne suis même pas payé plus pour ce jeu de mot, vous vous rendez compte !) à notre héroïne.

Offensive, pour ne pas dire sauvage, cette jeune fille, joliment interprétée par Alice Taglioni, a quelques problèmes dans la vie. Rien de très grave, rassurez-vous : elle est juste une bête sauvage misanthrope et asociale effacée par sa sœur et qui puise ses raisons d'agir dans les dialogues imaginaires qu'elle tient avec un grand poster de son idole de réalisateur. Donc, tout va très bien. Elle est simplement le produit stéréotypé d'une société abrutie par la sensiblerie et hypnotisée par Hollywood, une fille normale qui va dans le mur en souriant.

Oui, mais voilà. Il se trouve que Patrick Bruel, alias Victor, va l'apprivoiser (quest-ce qu'on ne fait pas avec un susucre, ou plutôt avec une alarme en l'occurrence !). Il mettra en cause ses certitudes et, l'air de rien, parce que Patrick Bruel, c'est un malin !, se fera progressivement une petite place dans sa vie, puis dans son cœur, par l'entremise du père de la demoiselle, irrésistible papy juif incarné par Michel Aumont.

La famille, quoique unie, se livre en certains de ses membres à des plaisirs coupables, timidement condamnés par le film d'ailleurs (il faudrait voir à ne pas avoir l'air d'un gros facho !). Mais après tout, quelle famille n'a pas de soucis ?

Voilà donc une petite comédie distrayante quoique rarement poilante (les dialogues sont poussifs) et vous voilà au parfum !