Pauvre Richard

Film : Pauvre Richard (2011)

Réalisateur : Malik Chibane

Acteurs : Frédéric Diefenthal (Richard) Yacine Belhousse (Omar), Elsa (comme Elsa Lunghini) (Amel), Delphine Théodore (Sabine)

Durée : 01:30:00


Un film soigné et crédible pour de faibles moyens et un scénario classique. Rien d'extraordinaire, mais ça ne sent pas le laisser-aller, et le tableau possède du caractère.

Les personnages sont à la fois crédibles et hauts en couleur, y compris les importants seconds rôles qui forment l'entourage familier du petit quartier. Les caractères gardent la fraîcheur des gens simples, malgré leurs névroses et leur sottise : c'est innocent sans être mièvre, le spectateur a envie d'y croire, et tout ce petit monde finit par devenir attachant.

Une comédie qui garde les pieds sur terre, et le sens de la mesure. On trouve une notable inventivité dans le dessin des caractères et la mise en scène : les plans sont régulièrement bien choisis, et l'intrigue n'est pas cousue de fil blanc, menée par des réactions humaines éloignées des simples stéréotypes.

La morale est celle du bon sens, et le réalisateur nous la distille sans prétention, le tout avec une certaine subtilité : non seulement l'argent ne fait pas le bonheur, mais il apporte des ennuis aussi divers que les personnes qu'il touche, même de loin. La phrase du père d'Omar peut paraître bateau, mais toute l'économie aristotélicienne est là : «Avec l'argent, quand tu n'en n'as pas assez, tu as des ennuis ; mais quand tu en as trop, tu as aussi des ennuis. » … Il faut donc en avoir autant qu'il nous en faut.

Paranoïa, ennui, discorde, sotte excitation, curiosité, mensonge, dépression … Et à quoi bon les millions si l'on perd l'amitié et la faculté d'aimer et d'être aimé ?

124 millions, c'est aussi une charge pesante qui peut « faire perdre la tête » à plus d'un, et mettre un sympathique héros « à côté de ses pompes ».