Peace, cher lecteur, and love ! Voilà en effet la communauté hippie sur le retour, traitée assez justement par ce film passé sous silence, festival oblige. La très bouffie Jennifer Aniston retrouve pour la circonstance Paul Rudd, qu'elle côtoyait déjà sur les plateaux de la série Friends (si si, rappelez-vous ! C'était le petit copain de Phoebe !)

Les scènes les plus drôles ne sont pas les plus graveleuses. Faut-il vraiment tout montrer, jusqu'aux partis génitales des nudistes ? Il est vrai que pour laisser entendre sans montrer, il faut un réel talent dont le cinéma américain semble parfois fort pauvre.

Appuyée tout entière sur le comique de situation, la comédie reste cependant assez efficace (en témoigne ce duo de guitares qui m'a litté ralement fait hurler de rire). Nos tourtereaux (déjà assez paumés à la base) vont être ballottés dans un monde où l'apparente douceur cache en fait un torrent de brutalités.

À commencer par celle faite à la pudeur, puisque les portes sont proscrites. Les acteurs traduisent avec bonheur cette ablation de civilisation assise sur un angélisme coupable, et montrent à quel point le rêve hippie, aussi naturel aux animaux qu'il est inadapté aux hommes, est en réalité structuré par des règles draconiennes (végétalisme, libertinage, etc.) imposées avec rigorisme.

Le film entend dénoncer cette hypocrisie, mais tout en montrant qu'elle aura réussi à rapprocher deux protagonistes.

Il fustige alors ce qu'il regarde en fait avec une complaisance attendrie, comme si certains rêves ne pouvaient pas détruire.