Perfect Sense

Film : Perfect Sense (2011)

Réalisateur : David MacKenzie

Acteurs : Ewan McGregor (Michael), Eva Green (Susan), Ewen Bremner (James), Connie Nielsen (Jenny)

Durée : 01:32:00


A cheval entre le récit apocalyptique et la romance, Perfect sense dévoile une intrigue originale mais ne parvient pas à véritablement donner du corps à son histoire d’amour.

L’idée d’une épidémie qui fait progressivement perdre à la population ses cinq sens est assez séduisante. Outre l’aspect spectaculaire du phénomène, on touche à la relation intime entre les sens et l’intelligence. Le film se montre optimiste malgré la descente aux enfers de l’humanité. Sonnant comme une devise, une voix off où les personnages répètent que la vie continue et que l’homme est capable de s’adapter au pire. Même l’amour peut survivre à la perte de ce qui nous semble être les organes indispensables de communication. L’amour entre les deux héros est un pur amour de cinéma. Le réalisateur voulait pourtant trancher avec les productions hollywoodiennes, et s’il y est parvenu sur le plan formel, il est malheureusement rester dans le superficiel, donnant plus d’importance à l’expérience sensitive qu’à la psychologie. Certaines scènes érotiques et crues servent, selon le réalisateur, "à pouvoir amener des enjeux narratifs supplémentaires”, comme si cet étalage de chair était indispensable pour appuyer un propos. En réalité ces scènes n’apportent aucune plus-value et dessert même le film qui aurait pu se voir comme un affranchissement de l’empire des sens.

Ainsi, en dépit d’un intérêt certain du sujet, de quelques scènes poignantes, d’une bande son très travaillée et d’une photographie sobre mais percutante, les cinéastes passent à côté d’une belle occasion de traiter de l’essence des relations humaines.