Players

Film : Players (2013)

Réalisateur : Brad Furman

Acteurs : Justin Timberlake (Richie Furst), Ben Affleck (Ivan Block), Gemma Arterton (Rebecca Shafran), Anthony Mackie (Shavers)

Durée : 01:32:00


Richie, étudiant de Princeton, se fait enrôler par Ivan, mafieux gérant de sites de jeux de hasard. Dès leur rencontre, une sorte de partie se lance, où leur vie et leur argent sont en jeu. Il n’y a pas assez de place pour tous les requins qui pullulent au Costa Rica où ils sont installés.

L’ambition et l’audace semblent pouvoir tout nous obtenir. En tout cas tout ce dont peut rêver un type matérialiste et hédoniste, dont les penchants pour le jeu concurrencent la superficialité des rapports humains : Richie et Ivan font preuve d’une hypocrisie complète pour cacher leur rivalité, et profiter au maximum de leur semblable pour mieux mordre ensuite, tandis que la belle Rebecca passe de l’un à l’autre, suivant toujours le plus puissant. Même Richie et son père se voient et se parlent comme deux amis. Cela reflète parfaitement le château de cartes de ces mafias, et la façon de jouer avec l’existence comme au poker. Une fausse bague, en fait : ça brille, mais c’est du toc ! Le film a de bonnes intentions, un scénario assez bien huilé, mais trop court ; des personnages pas inintéressants, mais trop superficiels, guidés par leur désir de puissance : l’argent, et le pouvoir sur leur juteuse affaire.  

Et contrairement aux Scorsese montrant l'éphémère de ces faux paradis, Players conclut qu'on peut être gagnant. Pas de morale donc, si ce n'est : soyez le plus malin, et le plus fourbe. Un manque de réflexion criant, alors que le film allait s'aventurer dans ce monde de la mafia qui a connu, par le passé, des monuments autrement plus fouillés.

Players se laisse regarder, quelques séquences bien vues respirent un tantinet l'atmosphère des exemples du genre. Justin Timberlake trouve un rôle à la mesure de son talent : un peu de composition, mais pas trop compliqué. Ben Affleck, à part pendant trois secondes de colère bien envoyées, reste insipide comparé au personnage qu'il aurait pu créer (mâle dominant, joueur, flambeur, il y avait de quoi bosser plus en profondeur). Côté réalisation, c'est pareil : rien de nouveau sous le soleil.

Divertissant, maîtrisé et pas stupide, mais sans génie.