Prince of persia : les Sables du temps

Film : Prince of persia : les Sables du temps (2010)

Réalisateur : Mike Newell

Acteurs : Jake Gyllenhaal (Dastan), Gemma Arterton (Tamina), Ben Kingsley (Nizam), Alfred Molina (Sheik Amar) .

Durée : 02:06:00


Tout film basé sur une oeuvre provoque une petite appréhension. Quand il s'agit d'un jeu vidéo et particulièrement de la mythique série des Prince of Persia, on a tout à craindre : le cinéma saura-t-il rendre les cascades, les pièges, les combats et l'ambiance tant chérie par les routards des consoles ? Même si les pièges auraient pu être davantage étudiés, le rendu final est saisissant. Les décors sont aussi superbes que gigantesques, les combats dans le plus pur style « bullet time » rappellent très bien les derniers opus de la saga, et on n'est pas fâché d'échapper au côté sombre qui avait terni le jeu Prince of Persia : Les deux royaumes. Magie du cinéma, personne ne sera étonné que des Américains jouent des Perses, mais il faut reconnaître que les acteurs sont à la hauteur : récemment à l'écran dans Brothers, Jake Gyllenhaal remet le couvert dans le rôle d'un prince confronté à la rudesse de ses frères (sans jamais toutefois paraître misérable), et Alfred Molina quitte son flegme « so british » (à l'honneur récemment dans Une éducation) pour endosser un rôle de brigand capitalo-anarchiste hilarant. Les charmes de Gemma Arterton (dernièrement à l'affiche dans Le choc des Titans) ne sont dévoilés qu'avec une grande pudeur, ce qui renforce d'autant sa beauté : merci Disney ! La secte des Hassansins, qui traquent impitoyablement le prince et son amie dans les moindres recoins de la pellicule, renvoient à la noirceur des Nazgûls du Seigneurs des anneaux mais, pour peu qu'on n'ait pas la phobie des serpents, les images n'impressionneront pas la plupart des jeunes adolescents. Sur le fond le film est d'une platitude absolue. Alors que le thème du temps a su faire danser les caméras tout au long de l'histoire du cinéma, Prince of Persia n'en fait qu'un gadget rigolo sans un début d'interrogation sur les réelles conséquences éthiques d'une manipulation du temps. Malgré une figure exemplaire de roi en la personne du père adoptif du prince et une valorisation des liens fraternels qui a certes le mérite d'exister, on comprend bien que le film n'est qu'un prétexte pour mettre à l'écran l'un des meilleurs jeux vidéos jusqu'à aujourd'hui. Un excellent divertissement, sans plus...